Le sénateur Franck Montaugé a participé, mardi 19 décembre, avec les parlementaires, le président du département et le maire de Nogaro, à une rencontre avec la ministre chargée des Transports Elisabeth Borne. A l’ordre du jour de cette entrevue, le dossier de la poursuite du désenclavement du Gers. « Tous les points que j’ai évoqués sont des impératifs affectant les capacités du Gers et de ses territoires à se développer économiquement et socialement, dans un cadre environnemental préservé et valorisé », explique Franck Montaugé.
Le premier de ces points est la finalisation de la mise en deux fois deux voies de la RN124 entre Auch et Toulouse. « Il y a nécessité d’intégrer les échangeurs de Gimont et de l’Isle-Jourdain sans remise en question de la DUP. Comme ce fut le cas pour Marsan, un échangeur pour accéder à Monferran-Savès trouverait sa justification », a fait valoir Franck Montaugé.
Mme la Ministre a indiqué vouloir « mettre fin à ces petits chantiers à fort enjeu pour les territoires dont on étale, sans fin, la réalisation sur de trop nombreux contrats de plan Etat-Région ». En effet, lorsqu’on fera l’évaluation sérieuse de ce qu’a coûté la mise à 2 fois 2voies de la 124 en ayant morcelé sa réalisation sur près de 25 ans, on s’apercevra que son coût a été multiplié par un facteur considérable, au détriment des territoires et des finances publiques. Au-delà de ce constat, la question politique majeure est de donner ou pas aux territoires infra-régionaux les solutions de mobilité avec la métropole qui les concerne. Le Gers, somme toute proche de l’aire toulousaine, est particulièrement concerné par cette question d’aménagement du territoire national, tant pour la route que pour le rail.
Autre point essentiel pour l’économie du Gers, le contournement de l’agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne. « C’est un ouvrage indispensable permettant de dévier l’énorme trafic de poids lourds et de véhicules légers qui passe en plein cœur de la ville d’Auch avec des effets sur la sécurité, sur l’environnement et sur l’activité urbaine très négatifs. C’est aussi un itinéraire de désenclavement du sud du département, de l’Astarac en particulier, dont les entrepreneurs nous rappellent en permanence l’enjeu pour la compétitivité de leurs activités », ajoute Franck Montaugé qui a rappelé aussi l’enjeu du contournement pour le fonctionnement urbain de la commune de Pavie et l’enjeu de développement pour Montégut, Pessan, Auterrive et Pavie.
« Sur ce dossier du contournement d’Auch, j’ai indiqué à Mme la Ministre que les services de l’Etat en région sont prêts à engager les études de l’ouvrage (1 million d’€ disponibles) et attendent le feu vert de l’Etat. J’ai également fortement insisté sur le fait que lors du dernier comité de pilotage organisé par le préfet du Gers, les services de l’Etat ont annoncé une reprise à zéro des études et l’engagement d’une étude d’opportunité qui laisse entendre que l’ouvrage pourrait être abandonné. C’est totalement incongru et inacceptable pour moi ! Une fois de plus on gaspillerait de l’argent en mettant à la poubelle l’étude qui a conclu à retenir le contournement par l’Est en même temps que la justification du projet. J’ai également indiqué que le tracé était déjà parfaitement défini et que la Safer avait depuis des années engagé des procédures pour le foncier agricole concerné. »
Point également abordé, le transit des poids lourds à Nogaro et sur les routes de l’ouest gersois. « Le coût des péages de l’A65 et l’abandon regrettable de l’Ecotaxe transport routier génèrent des reports sur les routes de l’ouest du département, déplore Franck Montaugé. Je me réjouis de ce que, sur proposition du maire de Nogaro et du président du conseil départemental du Gers, le principe d’arrêtés d’interdiction de circulation pour les poids lourds en transit ait été acté par la ministre. »
Sur le sujet de la modernisation de la RN21, le sénateur du Gers a insisté sur l’enjeu de sécurisation et de modernisation de cet itinéraire qui passe notamment par le contournement de Lectoure. Concernant le rail, Franck Montaugé a rappelé les faibles performances (1h30’ pour faire 75 km) et le manque de fiabilité de la ligne Auch-Toulouse qui n’est pas du tout « à la hauteur » de ce que devrait être une liaison métropole-chef-lieu de département. Toujours au chapitre du rail, la liaison Auch-Agen a été évoquée dans la perspective de sa remise en service pour du frêt.
« En conclusion, ajoute Franck Montaugé, cette rencontre a été utile en ce qu’elle a permis aux élus gersois présents de s’exprimer et d’être écoutés par Mme la ministre des Transports. Nous verrons la suite que l’Etat entend donner à nos demandes et à la volonté exprimée par l’Etat de terminer ces chantiers à fort enjeu pour les territoires comme les nôtres. »