Promulguée en août 2021, la loi Climat et résilience a instauré l’objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN) des sols d’ici 2050. Et il suffit d’y regarder de plus près pour voir que cette mesure, à elle seule, constitue une des plus grandes réformes de l’action des collectivités locales depuis des décennies.
Le sénateur Montaugé partage cet objectif de maitrise de l’artificialisation des sols mais considère que « de manière générale la méthode employée par le Gouvernement place les élus locaux dans une grande difficulté ». Pour ces raisons, il est signataire d’une proposition de loi sénatoriale transpartisane dont l’objectif est de mieux accompagner les élus locaux.
Au regard de l’expérience gersoise du SCoT, Franck Montaugé tient à saluer le travail effectué jusqu’ici par les élus du syndicat du SCoT de Gascogne qui ont, avec les données à leur disposition, engagé le processus de définition et de mise en œuvre du ZAN.
L’objectif fixé par le ZAN d’ici 2050 est essentiel. Il est urgent de freiner l’artificialisation des terres et d’en « renaturer » certaines lorsque c’est possible. L’étalement urbain et le grignotage progressif des espaces naturels mettent en péril la biodiversité, augmentent le niveau de pollution et des émissions de CO2.
Cet objectif suppose de repenser en profondeur les aménagements urbains, économiques et de préserver les espaces naturels, agricoles et forestiers. Mais la réussite de la mise en œuvre du ZAN exige le respect des équilibres entre les territoires et un accompagnement renforcé des élus locaux par l’État.
Or rien à ce stade n’a été prévu par le Gouvernement, ni dans la loi Climat et résilience dont les textes d’application inquiètent et fragilisent les élus locaux, ni dans le cadre du budget 2023 où rien n’a été retenu des propositions du Sénat (Consulter l’amendement rejeté de Franck Montaugé).
Les élus locaux sont sans soutien… et en première ligne ! L’absence d’avancées concrètes, malgré les promesses du Gouvernement, est incompréhensible.
La proposition de loi transpartisane dont Franck Montaugé est signataire prévoit notamment(*) de :
- revoir la gouvernance territoriale du ZAN et le calendrier des modifications des documents de planification pour laisser du temps au dialogue ;
- prévoir un compte foncier national spécifique sur les grands projets nationaux et européens et non décomptés des enveloppes des régions et des collectivités ;
- prévoir les conditions de la mutualisation des projets d’envergure régionale et donner aux départements et au bloc communal un « droit de proposition » pour mutualiser des projets d’envergure régionale ;
- prendre en compte les spécificités territoriales avec des garde-fous pour la ruralité (chaque commune disposera d’une surface minimale qui ne peut être inférieure à un hectare) ;
- permettre aux élus d’anticiper la transition vers le ZAN : protéger le foncier disponible de la spéculation ;
- acter le principe que les parcs et jardins ne sont pas considérés comme des sols artificialisés.
Avec cette proposition de loi, l’ambition du groupe Socialiste Ecologiste et Républicain et plus largement du Sénat est de donner enfin des outils aux élus locaux et des bases solides à cette réforme structurante et nécessaire pour engager tous les territoires dans une transition juste et équitable !
Cette proposition de loi sera débattue et votée au Sénat en février 2023. Le sénateur Montaugé rendra compte de son examen.
(*) pour de plus amples informations, consulter la note de présentation