Le sénateur Franck Montaugé a voté la proposition de loi portant accélération des procédures et stabilisation du droit de l’urbanisme, de la construction et de l’aménagement. En février dernier, le Sénat a mis en place un groupe de travail sur la simplification en matière de droit de l’urbanisme et de la construction avec deux co-rapporteurs : Marc Daunis et François Calvet. Le groupe de travail a organisé une consultation à l’attention des élus locaux, des fonctionnaires territoriaux, des professionnels et de tout citoyen qui a remporté un grand succès (près de 11 000 retours). Plus de 20 tables-rondes ont été organisées et près de 100 personnalités entendues.
La proposition de loi née de ce travail répond aux attentes exprimées alors par les élus :
- Rétablir un dialogue entre l’administration et les collectivités territoriales
- Assurer à l’Etat un rôle de facilitateur de projets
- Stabiliser les règles et documents d’urbanisme
- Assouplir et adapter l’accessibilité
- Mieux associer les Architectes des Bâtiments de France à l’élaboration des règles du PLU pour une meilleures prise en compte des réalités économiques et urbaines
Concrètement, les principales mesures du texte visent à :
- Aller encore plus loin dans la réforme du contentieux de l’urbanisme pour accélérer les procédures de jugement.
- Simplifier la mise en compatibilité du PLU en prévoyant un temps d’analyse du PLU (tous les 3 ans, sous l’angle exclusif de sa compatibilité), un délai de mise en compatibilité compris entre 3 et 6 ans en fonction de la situation de la collectivité (au lieu de 3 ans actuellement), et en allégeant la procédure de révision pour la mise en compatibilité.
- Mieux maîtriser les circonstances de passage à un urbanisme intercommunal. La révision simplifiée d’un PLU communal n’entraîne plus automatiquement le passage au PLUi. Seule une révision pleine et entière d’un PLU communal déclencherait l’élaboration d’un PLU intercommunal dans les EPCI compétents.
- Sécuriser les opérations d’aménagement en cas d’annulation d’un PLU : Il s’agit de faire en sorte que l’annulation d’un PLU postérieurement à la délivrance d’un permis d’aménager mais antérieurement à la délivrance des permis de construire n’entraîne pas le rejet de ces demandes d’autorisation de construire.
- Simplifier les procédures de ZAC. Les délibérations nécessaires au lancement d’une ZAC peuvent être fusionnées, à l’initiative de la collectivité, pour des projets d’aménagement de faible dimension.
- Renforcer le dialogue entre les collectivités territoriales et l’Etat avec notamment la nomination dans chaque département d’un référent juridique unique chargé de conseiller et d’informer les porteurs de projets et les élus.
- S’agissant de la protection du patrimoine, il est notamment proposé de permettre aux communes qui le souhaitent d’associer davantage les ABF à la définition des règles locales du PLU : si les ABF ne proposent pas de prescriptions, ses décisions ultérieures devront être exclusivement motivées sur le fondement des atteintes que la construction est susceptible de porter à l’immeuble protégé au titre des abords.
- Expérimenter la mutualisation des places de stationnement adaptées aux personnes handicapées : il s’agit de permettre au maire d’autoriser les propriétaires ou les exploitants de certains ERP à mutualiser les places adaptées aux personnes handicapées devant être installées dans leurs parcs de stationnement respectifs. Cette expérimentation ne concernerait que les ERP situés dans les communes de moins de 2 000 habitants (31 470 communes concernées).