Hier, dans une adresse en vidéotransmission au Sénat et à l’Assemblée nationale qui a suivi l’expression des présidents des deux Chambres (compte-rendu de la séance), le président ukrainien a demandé à la France de donner des formes concrètes au soutien crucial de son peuple en résistance contre l’agresseur russe.
Présent en séance, le sénateur Franck Montaugé souhaite que « dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, la contribution de la France soit à la hauteur du soutien manifesté par nos concitoyens à l’égard du peuple ukrainien et de ses enfants ! L’Union européenne, dans une fidélité renouvelée aux valeurs fondatrices qui sont les siennes, doit faire œuvre de paix en privilégiant la voie du dialogue. Elle ne doit pas louper ce rendez-vous avec l’Histoire. »
Extrait du discours de Volodymyr Zelensky :
« …Nous sommes reconnaissants envers la France qui nous aide, envers le Président Macron qui a fait preuve d’un vrai leadership. Nous sommes en contact permanent avec lui et nous coordonnons nos pas.
Votre pays aime et protège la vérité. Vous savez ce que sont la liberté, l’égalité et la fraternité. Chacun de ces termes est important, les Ukrainiens le savent. Nous attendons de la France, de son leadership, qu’elle fasse en sorte que la Russie cherche la paix, pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l’Europe unie, libre et diverse.
Nous attendons de la France, de son leadership, la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Nous pouvons le faire ensemble. Si certains parmi vous doutent, qu’ils sachent que votre peuple, comme tous les autres peuples de l’Europe, en est sûr.
Durant la présidence française de l’Union européenne, il y aura une décision mûrie sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, une décision historique à un moment historique, comme cela a toujours été le cas dans l’histoire du peuple français.
Demain, cela fera un mois que les Ukrainiens se battent de manière héroïque pour leur vie et pour leur liberté, contre des forces russes supérieures en nombre. Nous avons besoin de plus d’aide et de plus de soutien – la liberté doit être bien armée ! Nous avons besoin de chars, d’armes antichars, d’avions de combat, de défenses antiaériennes. Vous pouvez nous aider.
Pour que la liberté ne perde pas, il faut sanctionner l’agresseur. Les entreprises françaises, Renault, Auchan ou Leroy Merlin, doivent quitter le marché russe. Ils doivent arrêter de sponsoriser la machine de guerre russe, de financer le meurtre de femmes et d’enfants, les viols. Les valeurs sont plus précieuses que les bénéfices.
Nous devons penser à l’avenir, à la façon dont nous vivrons après la guerre. Il faut des garanties : la garantie que la sécurité sera inébranlable, que les guerres ne seront plus possibles dans ce monde.
Créons un nouveau système de sécurité, où la France aura un rôle de premier plan, pour qu’on n’ait plus à mourir afin que les autres vivent, pour qu’on ne dise pas adieu à la vie sous les bombes, mais quand son heure est venue. Nous devons vivre dans le respect et pouvoir nous dire au revoir dignement, comme la France (M. le Président d’Ukraine esquisse un sourire) a dit au revoir à Belmondo. »