Lors d’un colloque organisé le 22 octobre dernier par le syndicat des énergies du Gers et la chambre d’agriculture, le sénateur Montaugé s’était exprimé pour une planification-coordination du développement des Energies Renouvelables (ENR) répondant aux enjeux du Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) et du Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Énergies Renouvelables (S3RENR) dans le Gers.
Dans le prolongement de ses interventions, Franck Montaugé est intervenu ce mardi 16 novembre 2021 en séance dans le cadre d’un débat portant sur « l’action du Gouvernement en faveur de la souveraineté énergétique française ».
Le sénateur Montaugé s’est ainsi exprimé :
« Madame la Présidente, Madame la Ministre, chers collègues, la souveraineté énergétique nationale passera aussi par notre capacité à respecter concrètement le mix énergétique global et la trajectoire de la Programmation Pluriannuel de l’Energie (PPE) dans le temps.
L’augmentation probablement très importante des usages domestiques et industriels de l’électricité pose donc la question de notre capacité nationale à disposer en temps voulu de tous les modes de production prévus. Cela vaut pour le nucléaire et tout autant pour les énergies renouvelables.
Les problèmes que rencontrent aujourd’hui beaucoup de territoires pour développer les projets photovoltaïques, de méthanisation, sans parler d’éolien terrestre ou même d’offshore attestent d’ores et déjà de difficultés très importantes.
Les collectivités locales et les citoyens en premier lieu mais aussi les porteurs de projets, les agriculteurs, les syndicats d’énergies doivent en réalité coopérer pour répondre aux objectifs des Schémas Régionaux d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) et des Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Énergies Renouvelables (S3RENR) déclinés dans les départements.
Or on constate aujourd’hui que pour beaucoup de territoires les formes de pilotage et d’organisation des parties prenantes sont inexistantes ou trop souvent insuffisantes pour mener à bien les dossiers présentés.
Madame la Ministre, au-delà des SRADDET, des Plans Climat Air-Énergie Territoriaux (PCAET) et autres Territoires à Energie Positive (TEPos), quel rôle entendez-vous faire jouer aux préfets de département pour coordonner les acteurs, anticiper les problèmes, rationaliser les processus d’autorisation des projets et en définitive être au rendez-vous, en temps voulu, des objectifs départementaux, régionaux et nationaux ? »
A cette question, Madame Emmanuelle Wargon, Ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement a répondu :
« Merci Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les sénateurs, Monsieur le sénateur Montaugé, effectivement, il y a un vrai enjeu d’appropriation, de territorialisation de nos politiques de développement énergétique et en particulier des énergies renouvelables.
C’est l’objet de la feuille de route que la Ministre Barbara Pompili a présenté récemment avec ses 10 mesures pour l’éolien, à commencer par une demande express faite aux Préfets d’être extrêmement vigilants sur la cohérence territoriale et sur l’acceptabilité des projets qui passent par le guichet préfectoral.
Au-delà, je citais tout à l’heure les comités régionaux de l’énergie qui seront chargés de favoriser la concertation locale notamment avec les collectivités. La « loi climat et résilience » renforce, elle, le rôle du maire dans la concertation en imposant que le résumé non-technique de l’étude d’impact du projet lui soit adressé préalablement au dépôt de la demande d’autorisation afin qu’il puisse, en en informant le Préfet, adresser ses observations au porteur de projet qui est tenu de répondre.
Un réseau de conseillers photovoltaïques et éoliens sera également mis en place pour soutenir les collectivités dans le développement de leurs projets et en parallèle de ces actions, pour améliorer la concertation, l’implication des collectivités et pour donner aux Préfets un rôle renouvelé en matière d’énergies renouvelables, un arrêté a été pris en 2020 pour renforcer les exigences sur le recyclage afin de rendre obligatoire l’excavation complète des fondations et retravailler sur les nuisances lumineuses.
Toutes ces mesures techniques, en associant mieux les élus sous l’égide du Préfet, devraient permettre d’atteindre les objectifs ambitieux de la PPE en matière d’énergies renouvelables. »
A cette réponse, Franck Montaugé a répliqué en conclusion :
« Merci Madame. Je vais préciser mon propos. Quelles lignes directrices pour prendre en compte le photovoltaïque sans diminuer effectivement les surfaces agricoles réellement productives ?
Quels critères d’éligibilité pour les méthanisations au regard par exemple des enjeux de transports des intrants et du digesta ?
Quels critères pour optimiser le positionnement des unités sur le réseau de raccordement ?
Quelles recommandations pour le cadre de pilotage collectif départemental ? Société d’économie mixte, coopératives ou autres systèmes…
Comment faire en sorte que le maximum de valeur générée revienne aux agriculteurs et aux autochtones et n’échappe pas aux territoires ?
Sur ces points et d’autres, Madame, l’État local doit apporter son concours pour davantage d’efficacité collective ! Je vous remercie »