Entendre, comme j’en ai eu l’occasion la semaine passée, des musiciens de classe internationale tels que Kyle Eastwood ou Avishai Cohen dire devant un parterre de six mille personnes que Jazz in Marciac est aujourd’hui le meilleur festival de jazz du monde est un motif de très grande fierté pour tous les Gersois. Comme on a pu le lire ou l’entendre sur tous les médias les plus sérieux et réputés de notre pays, la trente-neuvième édition du festival Jazz in Marciac est l’une des plus réussies tant sur le plan artistique que sur celui de la fréquentation. Qu’un pianiste aussi légendaire d’Ahmad Jamal préserve pour Marciac le seul déplacement annuel que son grand âge lui permet est la plus belle récompense que puissent espérer les organisateurs d’un événement qui a acquis, depuis plusieurs années déjà, une dimension mondiale.
Ce résultat exceptionnel est le fruit de l’engagement exemplaire d’une équipe autour d’un homme audacieux, Jean-Louis Guilhaumon, et d’une idée forte: faire de la culture un outil de développement du territoire. Alors que le festival bat encore son plein, je tiens à rendre hommage à Jean-Louis Guilhaumon, le bâtisseur de cette réussite culturelle, mais aussi éducative, économique et sociale. A Marciac, la passion du jazz n’est pas qu’un plaisir de l’été, c’est aussi ce qui construit l’avenir, ce qui a consolidé -et sans doute sauvé- le collège, ce qui créé de l’activité, qui ramène de la population et donne du sens à toute l’action publique locale.
La réussite de Jazz in Marciac profite également à l’ensemble du département et apporte des retombées non négligeables aux départements voisins des Hautes-Pyrénées ou des Pyrénées atlantiques. En drainant chaque année pendant deux semaines des dizaines de milliers de spectateurs, le festival est une locomotive de l’industrie touristique du Gers. Il est une carte de visite que chaque Gersois ambassadeur de son département peut exhiber avec fierté.
Franck Montaugé