Le 26 juillet 2021 s’est déroulée à Viella la cérémonie de commémoration des combats du 26 juillet 1944. A cette occasion, Franck Montaugé a rendu hommage une nouvelle fois à la mémoire des 14 hommes qui ont été ce jour-là abattus par les allemands (Lire ICI).
« Au-delà de l’émotion qu’il suscite toujours pour les républicains que nous sommes, le devoir de commémoration est toujours un exercice difficile, je le ressens profondément comme cela, quand il s’agit de faire le choix de mots dont on sait qu’ils ne sont jamais à la hauteur des figures historiques des Martyrs dont nous rappelons le sacrifice.
Les 14 Martyrs de Viella faisaient partie de ces hommes du « combat souterrain pour la libération » à qui Pierre Brossolette donnait vie, pour l’Histoire, dans la conscience de nos compatriotes en les appelant, il y a 75 ans, les « soutiers de la Gloire ». Comme tous ceux du corps Franc Pommiès, ils œuvraient « dans l’obscurité pathétique des cales », ils ne savaient pas la fin de l’histoire et ils n’en connaissaient que le risque d’une vie, à peine commencée, qui pouvait s’arrêter d’un moment à l’autre.
Ce don absolu de soi pour les autres, forme indépassable de la Fraternité républicaine, ils l’ont fait pour ceux de leur temps mais aussi pour nous tous qui sommes là et pour ceux qui nous suivront. Par leur comportement, ils nous donnent à penser l’engagement civique porté au plus haut niveau d’exigence, ils nous interrogent sur notre rapport-même aux valeurs qui fondent et donnent sens à la République : Liberté, Égalité, Fraternité !
Disons sans relâche et au risque de nous répéter que ce que nous enseignent ces années noires, c’est à quel point nos démocraties sont fragiles. Dans le confort, parfois, de nos certitudes d’aujourd’hui, beaucoup ont le sentiment que notre démocratie républicaine est éternelle. Rien n’est moins sûr et les enquêtes d’opinion nous apprennent qu’une proportion considérable de français ne voient plus dans la démocratie le système politique le mieux approprié à la gestion de nos différences… même si comme disait Winston Churchill elle est, la démocratie, « le pire des régimes à l’exception de tous les autres ».
Dans un monde où les repères se brouillent, où les valeurs du Pacte Républicain sont profondément interrogées, la participation aux dernières élections nous l’a montré, le sens du sacrifice des martyrs de la Résistance doit nous guider. Le grand médiéviste et Résistant assassiné en 1944 Marc Bloch disait « l’incompréhension du présent naît de l’ignorance du passé ».
Je veux ici remercier les communes et les élus qui se sont regroupés pour valoriser ensemble les hauts lieux de la Résistance dans le Gers*. Merci Monsieur le Maire de Viella, cher Jean-François, pour ce qu’apporte la commune de Viella à cette œuvre républicaine de formation et d’éducation du citoyen, gersois ou visiteur.
Trouvons dans la force de l’engagement des 14 Martyrs de Viella la plus haute exigence républicaine à nos conduites de citoyens !
Vive la République !
Vive la France ! »
* D’autres lieux furent le théâtre de combats de la Résistance dans le Gers. Jacques Fitan et Pierre Léoutre ont récemment consacré un ouvrage à cette histoire, « Le Gers en Résistance », dont le sénateur Montaugé a rédigé la postface, accessible ICI.