En 2021, lors de la Commission Mixte Paritaire (CMP) du projet de loi « climat résilience » tenue à l’Assemblée nationale, le sénateur Montaugé fondait la position de refus de ce texte par son groupe en disant que le dispositif « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN) était « ni fait, ni à faire » tant il était vague… tout en reconnaissant le bien-fondé de la nécessité d’une politique de sobriété foncière.
Lors de cette même CMP, la droite sénatoriale a voté ce texte, ne mesurant pas que le ZAN constituait la plus grande réforme de l’aménagement des territoires ruraux depuis des décennies. Nous y sommes ! Et la majorité sénatoriale s’est depuis activée pour tenter de reprendre la main.
Un groupe de suivi des dispositions législatives et réglementaires relatives à la stratégie de réduction de l’artificialisation des sols a été constitué au Sénat. Le rapport d’étape sur le ZAN présenté et adopté ce mercredi 9 octobre, fait le constat de difficultés persistantes dans la mise en œuvre des objectifs de sobriété foncière. Vous trouverez ICI une synthèse du rapport.
Le sénateur Montaugé et les collègues de son groupe qui se sont associés de manière constructive aux travaux du groupe de suivi réclament une meilleure considération des spécificités territoriales et une application différenciée selon la densité et les dynamiques démographiques.
Ils appellent à une meilleure coordination de l’objectif du ZAN avec les priorités politiques de notre pays : développement de l’industrie verte, transport, décarbonation, construction de logements sociaux, soutien au développement des petites et moyennes exploitations agricoles et des petites et moyennes entreprises, particulièrement en ruralité.
Ils plaident pour la mise en place d’un véritable accompagnement des territoires indispensable pour repenser une politique d’aménagement et d’équité territoriale. Il faut dès à présent conforter l’ingénierie déconcentrée, dès la phase amont des projets et permettre aux élus de répondre aux enjeux de densification et de réappropriation des friches et du bâti existant.
Ils considèrent que le ZAN doit être construit avec les collectivités et leurs habitants autour de besoins fonciers justifiés par des projets de territoire et des arbitrages collectifs. Il faut réinstaurer un vrai dialogue avec les élus et acteurs de terrain et mieux cerner les réalités des territoires.
Enfin, Franck Montaugé regrette qu’il n’y ait pas de volet relatif au financement de l’accompagnement de la sobriété foncière : « c’est un manque important dont nous reparlerons lors du vote du budget 2025 et par la suite. » déclare-t-il. Une mission sénatoriale d’information relative au financement du « zéro artificialisation nette » a également été constituée dans cet objectif et doit rendre ses conclusions d’ici quelques semaines.