« Le rôle des hommes politiques est de retisser le lien social là où il n’y a plus forcément le sentiment d’appartenir à la même communauté républicaine et ce, quelles que soient notre origine ou notre couleur de peau » disait Claude Dilain. Ce propos a été cité cet après-midi par le président du Sénat Gérard Larcher qui a rendu un émouvant hommage à notre collègue sénateur socialiste de Seine-Saint-Denis décédé le 3 mars dernier. « Claude Dilain nous a quittés à l’âge de 66 ans. L’émotion que sa disparition a provoquée -dont les plus hautes autorités de l’État se sont fait l’écho- illustre que Claude Dilain était encore plus qu’un élu exemplaire. Inlassable défenseur des banlieues et des plus modestes, il était un homme de bien, au sens classique du terme. Homme de convictions, il était un homme de cœur, un homme généreux, un homme d’écoute, un homme de parole » a déclaré Gérard Larcher qui cite à nouveau Claude Dilain.
Interrogé l’an dernier sur la question de l’engagement politique, il répondait ceci: « S’engager en politique ne devrait jamais être autre chose qu’un geste de fraternité parce que cela suppose de donner ce que l’on porte en soi, d’aller vers les autres, de ne pas se situer en surplomb, de ne pas agir avec arrogance ou condescendance. Nous ne devons jamais oublier que lorsque les citoyens nous élisent, ils ne nous placent pas sur un piédestal, mais ils nous accordent leur confiance. Nous avons le devoir de nous en montrer digne. L’actualité nous le montre aussi : quand on oublie la fraternité, d’abord on se met en dehors de la République, puisque notre devise inclut la fraternité, ensuite on se livre à des comportements cyniques où la fraternité n’a plus de place. »
C’est faire honneur à la mémoire de Claude Dilain que de faire connaître et d’inviter à partager cette définition que je fais mienne. Longtemps maire de Clichy-sous-Bois, Claude Dilain n’a jamais cessé de se battre contre les difficultés liées à la pauvreté. Au Sénat, il s’est engagé sans compter au sein de la commission des affaires sociales pour faire avancer la loi sur le droit au logement opposable, les dossiers liés à la politique de la ville et à la défense des territoires défavorisés. Il était la voix des quartiers et des déshérités.
Son engagement sans faille, sa vision humaniste et éclairée de la politique, sa définition fraternelle du « vivre ensemble » doivent rester des sources d’inspiration pour tous les élus de la République. A mon tour, je rends ici hommage à la mémoire d’un homme de bien qui a passé sa vie à servir et à œuvrer pour améliorer le quotidien de ses concitoyens.
Franck Montaugé