S’exprimant dans le cadre de l’ouverture du festival de cinéma Indépendance(s) et création, le sénateur-maire d’Auch Franck Montaugé a plaidé pour la défense et la promotion de l’éducation populaire, un concept qui est au coeur de l’action de l’association Ciné 32 organisatrice du festival, et qui guide aussi la politique culturelle de la ville et de l’agglomération.
« Quel plaisir de pouvoir distinguer et de féliciter tous ceux qui font Ciné 32 à longueur d’année en rappelant qu’en 2014 plus de 200 000 spectateurs ont découvert ici des œuvres de natures très diverses, de l’art et essai le plus exigeant aux plus grands succès commerciaux », s’est exclamé le maire d’Auch qui fait un parallèle entre cet événement désormais cher au coeur des Auscitains et le festival Jazz in Marciac mondialement connu. « A la base de la réussite de Ciné 3 et de Jazz in Marciac, il y a une conception philosophique du citoyen et des droits de l’Homme. Cette philosophie place le jeune d’abord, l’adulte ensuite, au centre du dispositif républicain par la formation, laïque, et l’accès à la culture », dit-il.
« C’est aussi parce que nous partageons et que nous souhaitons donner corps à ces idéaux que la ville d’Auch hier et l’agglomération du Grand-Auch aujourd’hui soutiennent ce mouvement et l’action culturelle en général, par la sanctuarisation du budget de la culture, et cela malgré les difficultés des temps actuels, ajoute Franck Montaugé. Auch, dit-il, revendique son statut de ville de culture. Parce qu’elle est une ville de patrimoine, patrimoine dont nous prenons le plus grand soin car il est un formidable outil de développement ; parce qu’elle est aussi une ville de festivals populaires : outre le vôtre, je veux citer bien sûr le festival Circa ou encore le festival Eclats de Voix qui met la musique classique à la portée du plus grand nombre. Parce qu’elle a aussi un musée qui multiplie les initiatives auprès des jeunes publics notamment, et fourmille d’idées pour faire progresser son attractivité. »
Et Franck Montaugé de citer Paul Harvois, le fondateur du Grep, le groupe de recherche pour l’éducation et la prospective: Former des êtres libres, responsables et autonomes, capables d’analyser et de s’exprimer, solitaires et solidaires, préférant l’être à l’avoir, heureux si possible dans leur couple, dans leur maison, dans leur cité, dans la communion avec la création … « C’est à cela que l’action publique et les moyens publics doivent contribuer, dit-il. En tout cas c’est le sens que nous voulons donner à notre politique culturelle. »
« Alors parce qu’il a été un homme extraordinaire, qu’il a écrit, avec d’autres, de 1936 à 1939 une page exceptionnelle, par son progressisme, de l’histoire du XXe siècle, qu’il avait placé l’éducation et la culture au centre de son projet politique, qu’il a marqué l’histoire du cinéma en créant un des plus grands festival au monde, et que pour tout cela et bien d’autres choses il est entré au Panthéon de la République en mai dernier, je voudrais placer cette édition de votre festival sous la figure bienveillante, généreuse et oh ! Combien éclairante et signifiante de Jean Zay. Dans éducation populaire comme dans Front populaire, il y a peuple, le mot peuple, le concept de peuple qui interroge aujourd’hui, dans ces temps de difficulté, de mise ou de remise en question, parfois de délitement de la société. »
« Jean Zay serait fier, j’en suis sûr, de constater que ses idéaux vivent toujours grâce à des démarches comme la vôtre, grâce à ce qu’apporte Ciné 32, notamment par son festival, à la vie intellectuelle et sociale, auscitaine comme gersoise », ajoute Franck Montaugé s’adressant aux membres de Ciné 32, à leur président Alain Bouffartigues, mais également au cinéaste Robert Guédiguian venu présenter son dernier film consacré à la mémoire du génocide des Arméniens: « Comme moi, dit-il, il se serait réjoui de découvrir dans quelques instants le film d’ouverture de la 18e édition du festival de cinéma gersois. Le film d’un très grand artiste, servi par des comédiens et des techniciens de grands talents, qui nous interroge à travers toute son œuvre sur cette notion éminemment politique et que je crois plus que jamais d’actualité qu’est le Peuple. »