Invité à participer au colloque « Banlieues: pour un électrochoc républicain » organisé jeudi 19 juillet dernier au Sénat, le sénateur du Gers Franck Montaugé a partagé son expérience d’ancien maire d’Auch et ancien président de l’agglomération du Grand Auch en s’exprimant à la table ronde intitulée « La reconquête républicaine (rénovation urbaine, cohésion sociale et républicaine) ».
« Je tiens d’abord à dire et affirmer clairement que la grande question politique pour notre société comme pour l’ensemble des sociétés de ce monde, c’est celle de la réduction des inégalités, a déclaré Franck Montaugé en préambule à son propos. « C’est la question politique majeure. Il n’y en a pas d’autre. Et toutes les politiques qui sont menées doivent contribuer à la réduction de ces inégalités », dit-il, pointant « le risque de la dissociation, de la balkanisation, et évidemment de la ségrégation. »
A ce propos, l’ancien maire d’Auch, ville rurale qui est entrée dans le dispositif politique de la ville, Franck Montaugé a tenu à « saluer la décision politique de François Hollande d’avoir retenu et introduit dans la loi comme critère d’éligibilité celui du revenu. S’il n’avait pas fait ça, dit-il, les territoires ruraux concernés par la politique de la ville n’y seraient jamais rentrés et la ville d’Auch et son quartier du Grand Garros ne serait jamais rentrée dans cette politique. »
« A Auch, nous avons formalisé un projet validé par l’Anru et le CGET, de banalisation du quartier pour lequel nous sommes entrés dans la politique de la ville. Il faut changer l’image de ces quartiers. Nous aurons gagné lorsque les gens auront accédé en nombre à des revenus décents, ce qui pose naturellement la question de l’accès à la formation et à l’emploi. Sur ces territoires pauvres en emplois qui sont parfois des territoires de déclin plutôt que de croissance, la question de l’emploi et de l’accès à l’emploi est très compliquée. »
Faisant le constat que la croissance économique se fait pour l’essentiel au sein des métropoles, et que les métropoles, ce faisant, se confrontent également à des difficultés de plus en plus complexes, « ne peut-on penser ces quartiers politique de la ville situés sur des territoires ruraux en rapport avec les métropoles et dans leur territoire régional ? », interroge Franck Montaugé. « Je crois, dit-il, qu’il y a là un vrai sujet de réflexion pour faire cohésion plutôt que scission. »
En fin de colloque, Mme Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques, à annoncé la création au sein de la commission d’un « baromètre banlieues » qui fera le point de l’avancée des programmes de la politique de la ville et remontera les expériences de terrain. Ce processus de suivi s’appuiera sur la participation des élus et acteurs locaux des territoires concernés.
Retrouvez ici la retransmission vidéo du colloque (1)
1- Les quatre interventions de Franck Montaugé se trouvent aux points 11:20:21, 11:53:20, 12:15:47, et 12:31:50