Dans le cadre d’un débat que le Gouvernement et la majorité sénatoriale ont réduit, autant que la Constitution et le règlement interne le permettaient (47-1 pour le temps de débat limité, 44-3 pour le vote bloqué sur le seul texte voulu par le Gouvernement, 45 réduction de la recevabilité des amendements etc… en attendant peut-être le 49-3 sur le vote final à l’Assemblée), le Sénat a voté samedi soir le texte du Gouvernement qu’il avait préalablement négocié avec la droite sénatoriale.
A noter donc :
- 37 abstentions soit plus de 10% de membres du sénat
- 195 votes pour soit 63,5% des exprimés
- 112 contre dont 36,5% des exprimés
Le mépris est donc la seule réponse que le Gouvernement et la droite sénatoriale ont apporté aux sénatrices et sénateurs des groupes de gauche qui ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour discuter et proposer des mesures justes, équitables et efficaces pour l’ensemble des Français.
A travers ce dédain adressé aux parlementaires, ils méprisent surtout les millions de Français mobilisés pour exprimer leur colère et leur opposition à cette réforme. Les sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste Ecologiste et Républicain poursuivront le combat contre ce texte injuste et brutal.
A cet égard, l’article « bilan » du chercheur et maître de conférence à Paris 1 Sorbonne, Michaël Zemmour mérite d’être lu et analysé.
Le Gouvernement a fait passer en force au Sénat, avec un score très inférieur à sa représentation, le report de l’âge légal à la retraite de 62 à 64 ans. Seul contre le mouvement syndical, seul face à 90% des Français actifs qui s’y opposent.
Face à une droite silencieuse, seule l’opposition de gauche s’est livrée à un débat de fond sur ce texte. Depuis le début de son examen, le sénateur Montaugé avec son groupe a argumenté (Lire ICI, ICI, ICI, ICI) pour faire entendre raison au Gouvernement et à la droite sénatoriale :
- Pour répéter combien cette réforme est injuste, car elle pénalisera d’abord toutes celles et tous ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui souvent occupent des métiers pénibles.
- Pour dénoncer l’inutilité de cette réforme dont l’objectif est de dégager des économies budgétaires alors même que notre système de retraites par répartition n’est pas en danger.
- Pour dénoncer son inefficacité du point de vue du budget de l’État puisque, censée initialement dégager 13 milliards d’économie en 2023, il manquera en fait 500 millions comme l’a reconnu le ministre du travail lui-même.
- Pour proposer des solutions de financement alternatives qui ne pénaliseraient pas les Français les plus modestes.
Le groupe Socialiste, avec ses partenaires de gauche et écologistes, poursuivra son engagement constructif contre cette réforme injuste, inefficace et brutale.
Et ce dès mercredi prochain, en commission mixte paritaire.