La semaine dernière, le sénateur Franck Montaugé a interrogé le ministre de la Cohésion des territoires sur l’avenir de la politique de la ville: « La loi de 2014 a fait rentrer dans la politique de la ville, grâce au critère unique du revenu par habitant, des quartiers situés en zones rurales, dit-il. Le Président de la République a indiqué vouloir mieux cibler l’action de la politique de la ville sur les quartiers en très grande difficulté, en rupture ou en voie de rupture. Si cette décision se comprend au regard des principes et valeurs de la République qui nous rassemblent, pouvez-vous nous rassurer Monsieur le Ministre, sur le maintien dans le dispositif, de façon durable dans le temps, des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) situés en zones rurales ? Il est en effet essentiel que l’action collectivement déjà engagée, qui a souvent déjà produit des effets positifs et qui suscite légitimement de fortes attentes des citoyens, des associations et des élus, ne soient déçue. »
Et Franck Montaugé de souligner que « l’inscription au projet de loi de finances de 18 m€ de crédits de paiement laisse comprendre que très peu de projets de renouvellement urbain seront réalisés et financés en 2018. Est-ce à dire que 2018 sera consacré au mieux à des études, au pire à rien et en conséquence quel message faites-vous passer aux habitants de ces quartiers ? Comment l’État par le truchement de l’Agence nationale pour le renouvellement urbain (Anru) va-t-il compenser le désengagement ou l’affaiblissement de nombreux acteurs comme les bailleurs sociaux, les départements et les régions ? Le calcul de la participation de l’Anru au financement va-t-il être revu à la hausse pour opérer les nécessaires compensations ? »
« Enfin, dit-il, dans une perspective d’aménagement du territoire moderne, le temps n’est-il pas venu de penser différemment les stratégies d’accueil et de peuplement à partir d’une relation métropole-territoires ruraux ou périphériques reconsidérée qui permettrait de donner un sens concret au principe d’égalité des territoires auquel nous sommes tous attachés ? »
« Rassurez-vous, rassurez le Gers ! L’État n’abandonnera pas la politique de la ville dans le quartier d’Auch auquel vous portez une particulière attention, non plus que dans ma bonne ville d’Aurillac, a répondu le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard. Vous n’avez donc aucune raison d’être inquiet à ce sujet. Les dossiers prêts pour être financés le seront. Tout a été discuté avec l’ANRU. Pour avoir signé un contrat dans le Gers, concernant les territoires ruraux, en présence de la métropole, je sais que vous êtes très allant dans ce domaine. On ne peut qu’encourager les métropoles, y compris les plus grandes, à pratiquer une politique du ruissellement en faveur des zones rurales », dit-il.