Le Premier ministre Bernard Cazeneuve et la ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay ont signé, le 31 mars dernier, le décret d’application fixant les modalités d’attribution des labels « Pôle national de référence » et « Pôle national de référence numérique ». Ce décret est l’acte de naissance officiel d’un dispositif introduit dans la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine par un amendement du sénateur Franck Montaugé.
Au mois de février 2016, le Sénat avait adopté cet amendement (lire et voir la vidéo ici) visant à mettre en valeur les innombrables collections publiques dispersées dans les musées de France de telle sorte qu’elles sont peu ou mal visibles. Le décret d’application précise ainsi que « le label est attribué dans le but de rassembler, conserver et valoriser des collections non-présentées au public à une personne morale bénéficiant de l’appellation Musée de France qui en fait la demande ». La condition principale à remplir pour obtenir le label est de présenter un projet scientifique et culturel spécifique.
Cité en exemple par le sénateur Montaugé lors de la présentation de son amendement, le musée des Jacobins d’Auch est candidat à l’obtention de ce label sur le thème des arts précolombiens. Deuxième collection de France d’objets d’art précolombien après le musée du Quai Branly à Paris, le musée des Jacobins possède quelque dix mille objets dont de nombreuses pièces remarquables et uniques au Monde. 20500 autres objets dispersés dans 171 musées de France ont été inventoriées par le spécialiste Pascal Mongne. Une répartition qui comprend une forte proportion d’ensembles de moins de cinquante pièces.
L’attribution d’un label « Pôle national de référence pour les arts précolombiens » ferait dès lors du musée des Jacobins d’Auch, l’animateur naturel de ces collections dispersées. « Dans le même esprit, avait expliqué Franck Montaugé, d’autres pôles nationaux de référence pourraient être envisagés, par exemple pour les arts océaniens à Rochefort, les arts africains à Bordeaux, les arts asiatiques à Nice, ou les arts d’Amérique du Nord à Boulogne-sur-Mer. »
« Je suis très heureux que ce label soit ainsi mis en oeuvre car au-delà de sa dimension culturelle, il permet de répondre aussi à des enjeux d’aménagement du territoire essentiels, explique le sénateur du Gers. Il y a en France, de nombreux musées que je qualifierais de territoriaux et dont les collections méritent d’être mises en valeur et enrichies. La caution de l’Etat, via ce label, va grandement les y aider. »