Le sénateur du Gers Franck Montaugé a posé cette après-midi au Sénat, une question au Gouvernement concernant la crise de l’épizootie aviaire qui frappe à nouveau de nombreux agriculteurs et les acteurs de leur filière:
Après celle de 2016, l’épizootie de grippe aviaire qui est apparue début décembre dans le Tarn s’est depuis transformée en véritable catastrophe économique et sociale pour de nombreux acteurs de la filière avicole. A ce jour, 115 foyers ont été répertoriés sur 8 départements. Les trois quarts de ces foyers se situent dans le Gers et dans les Landes.
Malgré les mesures drastiques prises par vos services et appliquées par les acteurs de la filière – je salue les uns et les autres pour leur sens des responsabilités – l’épizootie progresse toujours et s’étend sur le territoire. Et les causes possibles de cette situation sont à ce jour au stade d’hypothèses. Sans verser dans une commisération de mauvais aloi, il n’y a guère de chose plus douloureuse pour un éleveur que de voir son travail et ses bêtes, de surcroît saines, vouées à la destruction pure et simple. Au-delà de la détresse morale et de l’avenir dans lequel il est difficile de se projeter, certains se demandent s’ils doivent continuer ou envisager une reconversion.
Dans ce contexte dramatique, des questions appellent des réponses immédiates, d’autres concernent le devenir de la filière. M. le Ministre, La solidarité nationale doit s’exercer et elle doit se traduire par des indemnisations effectuées dans les meilleurs délais. Le solde de la première crise n’est pas intégralement réglé. Certains producteurs sont touchés une seconde fois et sont plongés dans une immense difficulté. Comment envisagez-vous de répondre à cette demande urgente et légitime ? Cette crise nous oblige aussi à penser l’avenir de la filière à partir de la situation actuelle et de ses causes avérées.
Comment votre ministère, avec les organisations professionnelles concernées et les collectivités, peut-il contribuer aux adaptations structurelles nécessaires qui permettront aux différents types d’organisations de production de maîtriser le risque sanitaire, tout en relevant le défi de la performance économique, sociale et environnementale ? Le Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux, dans le cadre de ses attributions, ne pourrait-il pas être missionné pour une réflexion de ce type ? »
Dans sa réponse et en l’absence du ministre de l’Agriculture à qui la question était adressée, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement André Vallini, a rassuré sur la mobilisation totale du Gouvernement sur ce dossier. Les nouvelles mesures sanitaires qui ont été prises feront l’objet d’indemnisations et l’Etat prend en charge de l’abattage, du nettoyage et de la désinfection des élevages concernés. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll va rencontrer les élus et les représentants de la filière le 19 janvier prochain avec plusieurs objectifs:
- Arrêter le calendrier de la remise en production une fois que le vide sanitaire aura été effectué
- Etablir les conditions d’indemnisation des pertes économiques liées à ce dépeuplement
- Et enfin prévenir la diffusion du virus en cas de nouvelle contamination à l’avenir
Revenant sur la crise sanitaire de l’an dernier, le secrétaire d’Etat note que « les opérations de vide sanitaire se sont bien passées. 25 millions d’euros ont été versés au titre de l’indemnisation sanitaire et 43 millions d’euro sont été versés au titre du dépeuplement. Mais vous l’avez dit, il manque encore 30% de l’aide qui doit être versée par l’Union européenne. Les procédures sont en cours et les versements devraient avoir lieu au début du printemps: le ministère de l’Agriculture est mobilisé en lien avec notre représentation à Bruxelles pour que ce soit le cas. »