Voilà 20 ans maintenant que l’entreprise Nataïs, leader européen du pop corn micro-ondable, fait la démonstration que l’on peut développer au coeur du Gers une industrie de pointe en s’appuyant sur des principes d’agriculture raisonnée. C’est ce qu’a pu constater, au cours d’une récente visite de l’entreprise à Bézeril, le sénateur Franck Montaugé. Créée par Michael Ehmann à partir de l’exploitation familiale, l’entreprise Nataïs emploie aujourd’hui plus 120 salariés, fait travailler 240 agriculteurs dont 30 bio sur un rayon de 100 km, produit 150 millions de sachets micro-ondables qui sont exportés dans plus de 30 pays pour un chiffre d’affaires de 41 millions d’euros.
Des chiffres impressionnants et qui pourraient faire croire que l’on est en présence d’un modèle économique d’agriculture strictement intensive. C’est tout le contraire de la philosophie de Michael Ehmann qui se définit avant tout comme un agriculteur attaché à son terroir. Sur un marché mondial de 900000 tonnes que se partagent une petite vingtaine d’opérateurs, Nataïs est l’un des très rares acteurs à avoir fait le choix de maîtriser la filière complète: de la mise au point des semences à la commercialisation du produit. C’est ce qui lui donne aujourd’hui la capacité de contrôler chaque étape de la production et garantir ainsi une traçabilité exemplaire.
« Notre objectif est de développer une agriculture durable, avec les agriculteurs » explique M. Ehmann. En travaillant en lien étroit et sous contrat avec les 240 agriculteurs de son réseau, Nataïs a une politique de réduction de la consommation d’eau (20% d’économies réalisées grâce à la mise en place de sondes capacitaires dans les cultures), de réduction de l’érosion des sols grâce au recours à la plantation sur couvert végétal, ou encore de lutte biologique contre la pyrale du maïs. « Nous travaillons à la mise en place d’une garantie zéro pesticides pour 2016 » ajoute Michael Ehmann. L’entreprise contribue également à des programmes de recherche sur la désinsectisation du maïs ou sur la substitution de l’huile de palme par de l’huile de tournesol produite localement.
« Notre ambition est de conjuguer le respect de la tradition et du terroir agricoles avec une volonté permanente d’innovation dans tous les domaines » explique Michael Ehmann. Une volonté d’innovation qui se traduit au niveau des cultures, mais également dans le domaine purement industriel. L’entreprise a notamment développé en interne un certain nombre de ses machines, dont une ensacheuse capable de produire 300 sachets à la minute. Cette ambition d’innovation permanente se conjugue avec une forte volonté de rester attaché à un terroir. Cela rend nécessaire de progresser le plus vite possible sur l’accessibilité routière et numérique à très haut débit.
Membre du groupe de travail sur la simplification des normes agricoles au Sénat, Franck Montaugé, s’est montré particulièrement attentif aux préoccupations de l’entreprise en matière de réglementation. « Nataïs a réussi à se développer de manière exemplaire, c’est-à-dire en conjuguant performance économique et intransigeance environnementale » déclare Franck Montaugé qui voit dans ce modèle parfaitement adapté aux particularités de notre département, un exemple à suivre.