« Les mots du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve sont allés droit au coeur de tous les Auscitains qui ont été profondément choqués par l’acte criminel perpétré contre la mosquée du Garros » a déclaré Franck Montaugé, le sénateur-maire d’Auch, après le discours (1) que le ministre a prononcé, vendredi, dans les locaux de la préfecture du Gers.
Dans un long discours, devant les représentants nationaux et locaux des communautés religieuses musulmanes, catholiques, israélites, protestantes et laïques Bernard Cazeneuve a rappelé ce qu’étaient les grands principes qui fondent notre République et garantissent l’unité de la communauté nationale, au premier rang desquels celui de la laïcité (2).
« N’écoutez pas ceux qui vous disent que la laïcité est une arme contre la religion, pas plus que ceux qui tentent d’en faire un instrument d’exclusion contre les musulmans de France, dit-il. Ni les uns, ni les autres, ne comprennent ce qu’est la République laïque. La laïcité, c’est tout simplement la neutralité de l’Etat. La question religieuse est en France une affaire purement privée, que les citoyens abordent de façon d’autant plus libre que l’Etat les assure de sa neutralité à cet égard. La laïcité, c’est ce principe juridique qui organise et permet l’exercice de la liberté religieuse. Ce n’est pas la police des mœurs, des vêtements, ni de l’alimentation », a rappelé Bernard Cazeneuve.
« Pour rassembler des Français aussi divers autour d’un projet commun, la République a crucialement besoin du principe de tolérance et de l’égalité de tous devant la loi. Enfin, dit-il encore, la République, c’est aussi la fraternité, qui veut que chacun se sente solidaire du sort réservé aux autres citoyens et qu’il soit prêt à se mobiliser pour défendre ses droits, comme s’ils étaient les siens. Nous pouvons bien être les uns et les autres musulmans, chrétiens, juifs, athées ou agnostiques. Au nom de la Fraternité, nous nous dressons collectivement lorsque l’on attaque une mosquée, une église, une synagogue. »
« L’incendie de la mosquée d’Auch n’est donc pas seulement un acte criminel, stupide et lâche. C’est un crime commis contre ces valeurs qui nous définissent en tant que Français et en tant que républicains : la laïcité, la tolérance, la fraternité », ajoute le ministre qui insiste sur la fermeté intransigeante dont fera preuve le Gouvernement pour faire respecter les principes républicains.
« La République vous défendra, dit-il aux représentants de la communauté musulmane. Elle protégera votre liberté et votre droit à pratiquer votre religion, dans le respect de l’ordre public. Comme elle protège la liberté de culte des croyants de toutes les confessions et comme elle protège la liberté de ne pas croire. Parce que la République protège tous ses enfants. Par ce que sans cela, elle ne serait plus la République. Quelles que soient nos origines, quelles que soient nos convictions ou nos croyances, nous formons un seul et unique peuple. En République, il n’y a qu’une seule communauté : c’est la communauté nationale. En République, il n’y a qu’une seule loi, qui s’applique à tous et que nul n’est censé ignorer. »
Au lendemain de l’incendie qui a ravagé la mosquée, la ville d’Auch s’est immédiatement mobilisée pour apporter son soutien aux musulmans d’Auch et du Gers. « Dans le strict respect de la loi de 1905 qui garantit la liberté des cultes et la neutralité de l’Etat, une solution provisoire va être trouvée afin que les croyants qui fréquentaient ce lieu puissent continuer à pratiquer leur religion » a assuré le sénateur-maire Franck Montaugé qui doit rencontrer très rapidement des représentants de l’Etat afin que les solutions proposées par la mairie à la communauté musulmane d’Auch soient juridiquement conformes aux lois et principes de la République laïque.