Invité à s’exprimer au dernier congrès des maires ruraux du Gers, le sénateur Franck Montaugé a défendu le principe d’un aménagement du territoire qui n’oppose pas les communes aux intercommunalités. Alors que les maires ruraux du département expriment une vive inquiétude quant à l’avenir de leurs communes, le sénateur du Gers les invite à se saisir de tous les dispositifs mis en place par la loi NoTRE qui a réorganisé le territoire autour des grandes régions et des métropoles. « On peut regretter ces phénomènes de métropolisation, mais on ne peut pas en faire fi, il faut s’en servir », estime Franck Montaugé. « Pour moi, dit-il, la question est de savoir comment l’on s’en sert et comment les territoires ruraux dans leur diversité peuvent contribuer au développement économique de notre pays. »
Parmi ces nouveaux dispositifs, deux ont une importance particulière: les schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) pilotés par les régions, et les schémas de cohérence territoriale (Scot), des documents d’urbanisme établis à l’échelle de regroupements de communes et d’intercommunalités. « Ces démarches prescriptives sont emboîtées les unes dans les autres et sont fondamentales quant à ce que sera l’aménagement de notre département à l’échelle de 10, 15 ou 20 ans », explique Franck Montaugé qui prévient: « Si on laisse faire l’étalement de l’influence métropolitaine sur notre département, nous allons avoir des déséquilibres majeurs dans l’aménagement du territoire gersois. »
Franck Montaugé est également revenu sur la nécessité selon lui d’engager, sur le modèle de la politique de la ville ou de la loi Montagne, une démarche législative en direction des territoires ruraux. Évoquant la situation particulière du Gers, un territoire composé de plusieurs ruralités, certaines étant confrontées à la poussée démographique toulousaine, d’autres soumises aux affres de la désertification, le sénateur du Gers fait la liste des forces et des faiblesses d’un département lourdement handicapé par ses infrastructures routières et ferroviaires, mais dans lequel les signes positifs ne manquent pas, comme l’émergence depuis quelques années d’une activité de sous-traitance aéronautique dynamique.
« La question de la population est directement liée à la question de l’économie, et la question de l’économie est elle-même directement liée aux problématiques d’infrastructures et d’accès aux services publics. Pour moi, poursuit le sénateur du Gers, la question de fond est de savoir comment on organise les territoires interstitiels, c’est-à-dire toute la partie du territoire national qui n’est pas directement métropolitain. Beaucoup de démarches concrètes sont en cours, il nous faut les saisir en tant qu’élus, et je pense aussi qu’il faut y intéresser la population », dit-il en invitant les maires ruraux à s’impliquer dans tous ces sujets déterminants pour l’avenir de nos territoires.