Le sénateur Franck Montaugé est intervenu mercredi 25 octobre dans le cadre du débat sur le thème « Intelligence artificielle (1), enjeux économiques et cadres légaux » en questionnant le secrétaire d’Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi. Evoquant la démarche « France intelligence artificielle » lancée par le gouvernement en janvier 2017 dont le rapport (2) vient de lui être remis, Franck Montaugé a posé deux questions au secrétaire d’Etat, l’une concernant le soutien au financement de la recherche et du développement de l’intelligence artificielle, l’autre concernant la prise en compte de l’agriculture dans les thèmes de recherche.
En effet, l’une des préconisation du groupe de travail dit « Recherche amont» engage au rapprochement entre industrie et recherche et invite à attribuer un financement de recherche sur longue période à un seul porteur et son équipe et de soutenir les projets collaboratifs. Le directeur de l’Institut national de recherche en informatique et automatique (INRIA) estime lui que l’effort financier nécessaire pour la recherche serait de l’ordre de 100 millions d’euros public/privé par an sur dix ans. « Comment et à quel niveau financier le Gouvernement prévoit-il d’accompagner la recherche et le développement de l’intelligence artificielle dès le projet de loi de finance 2018? et pour les suivants », interroge Franck Montaugé.
« Je note, ajoute le sénateur du Gers, que dans ce rapport l’agriculture n’est pas évoquée par le groupe de travail « développement des écosystèmes ». Pourtant, dit-il, l’intelligence artificielle se prêterait bien à l’assistance de nos agriculteurs en matière de pilotage et de stratégie d’exploitation. La constitution comme l’exploitation d’un Big data agricole auraient des vertus multiples y compris en matière de simplification administrative pour les agriculteurs. Qu’est-ce que le gouvernement se propose de faire ou d’impulser en la matière ? Pour finir, comment le gouvernement entend-il donner une chance aux territoires hors métropoles pour contribuer et bénéficier du développement de l’industrie de l’intelligence artificielle ? Comment associer les villes moyennes aux écosystèmes créatifs en question?
Dans sa réponse, Mounir Mahjoubi, n’est pas revenu sur la question relative au financement de la recherche, mais a rassuré sur la capacité de la French Tech,comprendre le réseau des start up françaises (3), à irriguer les territoires au-delà des seules métropoles. « La French Tech, dit-il, s’est transformée ces derniers mois. Elle a massivement mobilisé ses moyens au service des métropoles. La création des réseaux French Tech a ensuite touché les territoires en y introduisant des innovations majeures, comme par exemple celle des drones, mais dans des villes qui ne faisaient pas partie de ces grandes métropoles Angers pour les drones, Dijon notamment. J’ai la conviction aujourd’hui qu’on a la capacité dans les territoires à avoir ces innovations majeures de rupture liées à la ruralité mais parfois pas liées à la ruralité. »
En conclusion, Franck Montaugé est revenu sur la première partie de sa question concernant le financement de la recherche sur l’intelligence artificielle: « Il n’y a pas lieu d’attendre », dit-il, souhaitant que ces financements puissent être mis en oeuvre dès le projet de loi de finance 2018 dans le cadre des plans industriels d’avenir.
1- Pour en savoir plus, lire ici
2- Voir ici la définition de l’intelligence artificielle