Comme chaque année, la ville d’Auch a participé à la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France. Dimanche, en présence des autorités civiles et militaires, de M. Christian Guyard, secrétaire général de la préfecture, de Mme Cathy Daste-Leplus, conseillère départementale, de M. Salomon Attia, secrétaire général du Conseil représentatif des institutions juives de France, plusieurs gerbes ont été déposées devant les deux plaques commémoratives installées sur la place de la Libération, au pied des allées d’Etigny.
« Depuis de nombreuses années, la municipalité d’Auch s’attache à entretenir la flamme de la mémoire par un effort constant de pédagogie. A travers ces commémorations, nous entendons rappeler que la barbarie nazie a aussi frappé notre paisible cité », a rappelé dans son discours le sénateur-maire d’Auch, Franck Montaugé, avant de citer toutes les actions entreprises depuis quinze ans pour faire vivre cette mémoire tragique.
« En mai 2000, mon prédécesseur Claude Desbons dévoilait avec M. Gérard Gobitz, vice-président de l’Amicale des anciens déportés d’Auschwitz, une plaque commémorative indiquant que 150 juifs, hommes, femmes et enfants résidant dans le département du Gers furent déportés en Allemagne entre 1942 et 1944. En août 2006, Claude Bétaille recevait à Hôtel de Ville, M. Pierre Feigl, ancien élève de l’école de la rue de Metz et du Petit Lycée, dont les parents furent raflés à Auch et déportés à Auschwitz. […] En juin 2008, une plaque commémorative était apposée à la bibliothèque d’Auch en hommage au serment que prêtèrent dans ces locaux, en juin 40 et à l’appel du général De Gaulle, une poignée de jeunes Auscitains qui s’engagèrent dans la résistance. […] En juin 2009, nous rappelions à nos concitoyens que la première impression du «Chant des partisans » fut réalisée à Auch, dans le cadre de la sortie clandestine des « Cahiers de libération », le 25 septembre 1943, au n°13 de la rue Lamartine. En avril 2011, nous transférions dans le domaine public, à la demande du comité d’établissement des agents d’EDF-GDF, la plaque commémorative d’hommage à l’action d’Abel Sarramiac, résistant auscitain mort en déportation et « Juste parmi les Nations ». En juillet 2011, la Ville d’Auch rendait hommage aux juifs âgés et malades du camp de Masseube décédés à l’hôpital Pasteur d’Auch et inhumés au cimetière communal. Une plaque a été déposée pour rappeler cela à l’entrée de notre cimetière. »
Evoquant la mémoire de celles et ceux, héros souvent anonymes, qui se sont élevés contre la barbarie, Franck Montaugé a souligné combien leur combat d’hier est notre combat d’aujourd’hui: « Si l’antisémitisme s’est banalisé dans les années 30 pour ensuite se déchaîner dans les années 40, c’est qu’il n’a pas été condamné avec suffisamment de fermeté à cette époque, dit-il. C’est parce qu’il a été en quelque sorte toléré comme une opinion parmi d’autres. Telle est la leçon de ces années noires : si l’on transige avec l’extrémisme, si on banalise ses idées, il faut bien le mesurer, on lui offre un terreau pour prospérer, et tôt ou tard on en paye le prix. »
« Face à l’extrémisme, il n’y a qu’une attitude : aucune concession, la fermeté dans le cadre des valeurs de la République. »