Lors de son déplacement à Mont-de-Marsan (Landes) le 21 février dernier, le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll, a annoncé un renforcement de la stratégie d’éradication du virus de l’influenza aviaire et des mesures d’aide à la reprise de l’activité.
« Dans la grande zone réglementée du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, la stratégie d’abattage se poursuit avec un renforcement dans les zones non encore stabilisées et plus particulièrement dans l’Ouest du département des Landes et le Nord des Pyrénées-Atlantiques, indique le ministère dans un communiqué qui précise :
- Comme précédemment, abattage le plus rapidement possible des foyers et suspicions fortes et abattage préventif de l’ensemble des volailles dans un rayon de 1km autour des foyers ;
- Extension de l’abattage préventif des palmipèdes élevés en plein air dans un périmètre élargi à 10 km autour des foyers dans les zones instables contre trois précédemment.
Sur l’ensemble du département des Landes et le Nord des Pyrénées-Atlantiques, zones encore indemnes, il a été décidé d’interdire les remises en place et les mouvements de palmipèdes. Dans les prochaines semaines, ce sont ainsi 360 000 palmipèdes qui devront être abattus à titre préventif.
Afin de casser le cycle de diffusion du virus, un vide sanitaire général sur les élevages de palmipèdes sera mis en place dans la grande zone réglementée du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Comme l’année dernière, les animaux restant dans ces zones vont terminer leur cycle de production et pourront être valorisés dans la filière.
Le ministre a indiqué que la remise en place des gallinacés est d’ores et déjà possible dans les zones stabilisées qui sont publiées sur le site internet du ministère (voir ici). La remise en production des palmipèdes pourrait intervenir d’ici la fin mai dans la grande zone réglementée du Gers, des Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées, une fois que celle-ci est stabilisée et que l’ensemble des exploitations sont assainies y compris les parcours, et les mesures de biosécurité mises en œuvre. »
Concernant les indemnisations, « l’Etat sera aux côtés de la filière pour l’aider à surmonter les difficultés liées à l’influenza aviaire », a déclaré Stéphane Le Foll. Voici les principes qui ont d’ores et déjà été arrêtés:
- Les éleveurs ayant eu des animaux abattus dans les foyers ou à titre préventif seront indemnisés de la valeur de remplacement des animaux à partir du mois de mars (dans les foyers il s’agit d’une avance à hauteur de 75%). Ils peuvent d’ores et déjà déposer leur demande d’indemnisation auprès de leur DDPP ou DDTM.
- Un dispositif d’aide aux sélectionneurs-accouveurs est en train d’être mis en place sur les mêmes principes que l’année dernière (baisse d’EBE). Une notification préalable à la Commission européenne est nécessaire, elle sera finalisée rapidement, avant la fin du mois.
- Les pertes économiques des éleveurs, dues à l’absence de production en raison des restrictions de mise en place, seront prises en charge sur la base d’un barème qui va être finalisé en lien avec les organisations professionnelles. L’objectif est de pouvoir verser une aide d’ici le printemps après stabilisation de la situation sanitaire.
- Les soldes des pertes économiques de l’épisode de l’année dernière seront versées aux éleveurs à partir de la fin avril, sur la base des demandes déposées en DDTM à partir de la fin du mois de février.
- Pour les opérateurs de l’aval qui connaissent des difficultés, il est nécessaire de mobiliser en priorité les dispositifs de droit commun (chômage partiel, préfinancement du CICE, …)
- Le dispositif d’avance remboursable déployé l’année dernière sous l’égide de FranceAgriMer sera de nouveau mis en place pour soutenir les entreprises qui font face à des problèmes de trésorerie.
- Enfin, un dispositif d’indemnisation des pertes d’EBE 2016 est en discussion avec la Commission européenne. Les échanges sont constructifs et le dispositif pourrait être finalisé d’ici la fin avril. Ce dispositif concerne aussi bien les grandes entreprises que les PME et TPE.
- Pour 2017, le préalable à une disposition d’indemnisation est une stabilisation sanitaire et une évaluation des impacts pour les entreprises présentant des difficultés et à la finalisation du régime d’aide précédent avec la Commission.
« Fleuron de l’économie gersoise et régionale, la production avicole n’a jamais été confrontée à une série de crises aussi dramatiques. Si nous voulons éviter de tels drames à l’avenir, il est urgent d’engager dès aujourd’hui une réflexion collective sur la manière de réorganiser cette filière d’excellence », estime pour sa part le sénateur du Gers Franck Montaugé.