« La visite du Président de la République François Hollande, samedi à Auch, est une reconnaissance des efforts remarquables qui sont réalisés depuis plusieurs années dans le département du Gers pour faire avancer la cause de l’environnement », a déclaré le sénateur-maire d’Auch Franck Montaugé à l’issue de la visite présidentielle. Alors que le président du conseil départemental et ancien ministre Philippe Martin vient d’être nommé à la tête de l’Agence française pour la biodiversité, François Hollande a visité la plantation d’agroforesterie de la ferme-école de La Hourre. Ce projet expérimental conduit par le lycée agricole d’Auch en partenariat avec le Centre régional de recherche et d’expérimentation en agriculture biologique d’Occitanie (CREAB) a pour objectif de démontrer tous les bienfaits pour les cultures de la plantation d’arbres, notamment sur des terrains pauvres ou pentus.
« Une semaine avant le salon de l’agriculture, vitrine internationale de l’agriculture française, je souhaitais venir dans le Gers, parce qu’il y a ici des innovations qui sont des sources de progrès pour l’agriculture et notre planète », a déclaré le Président Hollande à l’issue de sa visite. « Dans ce département, dit-il, il y a des pratiques qui permettent d’avoir des rendements meilleurs et, en même temps, une protection bien plus grande de nos sols, de notre environnement, et surtout de la ressource en eau qui est une grande préoccupation, et je viens ici dans une région où nous avons des inquiétudes par rapport à ce que peut être la ressource en eau dans les prochaines semaines et dans les prochains mois. »
« Nous devons envoyer le message que l’agriculture est au service de notre environnement, à la condition bien sûr, précise-t-il, que nous puissions réarticuler des aides et des soutiens pour que les agriculteurs puissent être en charge de notre planète et qu’ils puissent être accompagnés tout au long de ce processus. » Ainsi qu’il l’avait suggéré lors d’une récente intervention à la tribune du Sénat (voir ici), le sénateur Montaugé estime qu’une partie de ces aides pourrait passer par une prise en compte par la future PAC des externalités positives (1) de l’activité agricole.
« L’environnement, poursuit le Président de la République, ce n’est pas une contrainte, ce n’est pas une obligation qui s’impose, c’est au contraire une façon de produire mieux et de prélever moins dans les ressources naturelles. Voilà pourquoi il est très important que nous puissions, au nom de la France, valoriser cette méthode-là, cette pratique-là. Je rappelle, poursuit François Hollande, que la France est le pays qui a accueilli l’accord sur le climat, la grande conférence qui a permis que notre planète puisse être préservée pour les prochaines années et moi, je ne permettrais à aucun grand pays de remettre en cause cet accord. Nous, Français et Européens, devons être en avant garde par rapport à ce qu’exige cet accord sur le climat, d’où l’engagement que j’avais pris sur l’agence pour la biodiversité que Philippe Martin avait lancée comme ministre, et qu’il va poursuivre comme président de cette grande agence modèle pour le reste du monde. »
1- L’externalité caractérise le fait qu’un agent économique crée, par son activité, un effet externe en procurant à autrui, sans contrepartie monétaire, une utilité ou un avantage de façon gratuite, ou au contraire une nuisance, un dommage sans compensation (lire ici).