A l’invitation du Conseil du commerce de France et de son président Gérard Atlan, le sénateur Franck Montaugé a été invité ce mardi à témoigner de l’expérience de la ville d’Auch en matière de soutien au commerce de centre-ville.
Devant des députés, des sénateurs et des maires réunis pour l’occasion dans le cadre des travaux du «groupe de liaison parlement-commerce» dont le but est de contribuer au développement du commerce français, Franck Montaugé a exposé les actions menées par la ville d’Auch pour développer le commerce de centre-ville qui représente 26% (85 m€) du chiffre d’affaires de l’ensemble du commerce auscitain (330 m€, soit le tiers du commerce réalisé dans le Gers).
« Au-delà de la satisfaction immédiate des besoins des consommateurs, de la valeur ajoutée et des emplois qui en résultent (450 commerces à Auch et 2350 emplois), notre action d’accompagnement du commerce local s’inscrit dans une vision de la ville où la sociabilité résulte de la diversité économique, sociale et environnementale de chacun de ses quartiers», a déclaré Franck Montaugé en ouverture de son propos.
A partir du rappel des problématiques affectant l’activité des commerces de centre-ville (structure des commerces et accueil clients ; qualité des espaces publics ; accessibilité et habitabilité des centres anciens), il a rappelé l’action menée par la ville depuis plus de 10 ans.
1- Un travail partenarial avec l’association des commerçants et artisans pour mettre en œuvre et gérer une OMPCA et une OCU qui auront permis:
- d’aider près de 120 commerçants pour la modernisation des magasins ou la rénovation des devantures, avec effets induits importants sur l’activité de l’artisanat local mobilisé directement sur ces travaux;
- de mettre en place une « charte de qualité » (code de bonne conduite), une « carte de fidélité collective » gratuite (7 500 cartes actives / 11 000 cartes distribuées);
- de renforcer et de pérenniser les actions d’animation (évènementiel commercial ponctuel périodique, culturel etc).
Pour gérer au mieux OMPCA et OCU ainsi que la relation au quotidien avec les commerçants, la ville a pris la décision de recruter un manageur de centre-ville, lui-même « ancien » commerçant local. Un adjoint au maire est également en charge de ce secteur.
Ces actions ont eu un effet bénéfique mais des relocalisations de commerces ont été observées vers des secteurs excentrés. Surfaces des magasins souvent trop petites, niveaux des loyers, accessibilité et attractivité sont souvent les facteurs explicatifs de ces mouvements.
Le fait que la ville ait remis en valeur des axes d’entrée de ville a aussi contribué au développement de nouveaux commerces et parfois, mais en proportion cependant réduite, au déplacement d’autres qui y ont vu un potentiel de développement meilleur. A l’échelle de la ville, on constate cependant que le nombre de commerces et le chiffre d’affaire global ont progressé à euro courant.
Pour le commerce de centre-ville, la ville a engagé avec la société Franchiséo une démarche proactive qui a permis de mettre en rapport 40 enseignes qui s’intéressent à Auch avec 30 porteurs de projets locaux. Une dizaine de contacts devraient se concrétiser.
La ville a également participé aux neuvièmes assises du centre-ville à Dijon en 2014 et a témoigné de cette expérience. D’autre part, pour servir l’ambition locale très partagée par tous les acteurs locaux de développement de l’économie touristique, la ville d’Auch s’est engagée dans la requalification des espaces publics historiques majeurs de la ville ancienne.
2- Une opération cœur de ville : escalier, place de la Libération, bientôt rues commerçantes piétonnes et parvis de la cathédrale Sainte-Marie qui fait partie du bien culturel UNESCO des « Chemins de Saint-Jacques de compostelle » …
3- Un travail sur l’accessibilité (expérimentation de gestion fonctionnelle des aires de parking en cours) et l’habitat de centre-ville dont la réhabilitation aux standards d’aménagement intérieur d’aujourd’hui est financièrement très difficile. Différents outils tels que ZPPAUP, PRI avec DUP associées, OPAH ont été utilisés et ont permis de faire baisser la vacance. Cette question de la reconquête de l’habitat ancien dégradé de centre-ville reste toutefois d’actualité dans la perspective de revitalisation des centres et de limitation des consommations de foncier à vocation d’habitat.
Au final, beaucoup d’actions ont été menées qui ont permis de maintenir à un bon niveau le commerce local. A l’échelle de la ville et malgré la crise qui s’est installée depuis 2008, le chiffre d’affaires est plutôt en légère hausse. Il s’est toutefois déplacé géographiquement à la faveur de nouvelles installations et des opérations de modernisation opérées par la ville sur les espaces publics.
« Le commerce de centre-ville fait toujours de notre part l’objet d’une grande vigilance et les actions publiques engagées, corrélées avec le développement du tourisme sur le cœur historique de ville vont lui donner de nouvelles opportunités de développement », ajoute Franck Montaugé. « Les programmes en cours touchant à la fois aux espaces publics, à l’habitat et aux commerces nous permettront de faire vivre un centre-ville ancien dont l’offre commerciale et la façon de faire du commerce contribueront à la sociabilité que nous souhaitons préserver et partager pour les autochtones et ceux qui viendront à notre rencontre, les touristes en particulier », dit-il.
En véritable « commerçant » de son territoire d’élection, le sénateur Montaugé a conclu son intervention en invitant les personnes présentes à venir passer quelques jours dans le plus beau et le plus agréable département de France : « Le Gers, terre de savoir vivre et de produits d’excellence qui font vivre longtemps, heureux et en bonne santé ! » (rires et applaudissements !)