« Comment la France va-t-elle poursuivre, dans le cadre de la COP22 de Marrakech et de ses enjeux, le rôle moteur qui a été le sien pour aboutir au succès de l’accord de Paris du 12 décembre 2015 ? Outre la question des fonds de financement, quels sujets devraient mobiliser prioritairement l’engagement de notre pays dans la période qui s’ouvre ? » Telles sont les deux questions qu’a posées le sénateur Franck Montaugé à la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, aujourd’hui, dans le cadre de la séance des questions au Gouvernement.
« La COP 21 a été un succès !, dit-il. Sous l’impulsion décisive du Président de la République, grâce à votre engagement madame la Ministre, grâce à l’efficacité de la diplomatie climatique française, les parties à l’accord de Paris ont conclu un accord historique : limiter à 2°c le réchauffement du climat de la planète. En portant ce message d’intérêt général universel, la France a fait preuve de grandeur ! Elle a donné le meilleur d’elle-même en contribuant au nécessaire progrès de l’humanité. »
« Comme vous vous y étiez engagée, l’objectif d’une entrée en vigueur de l’accord de Paris avant le début de la conférence de Marrakech – la COP22 qui s’ouvrira le 7 novembre prochain – est atteint. Cela n’allait pas de soi et nombre d’observateurs ou d’acteurs avisés ne le pensaient pas possible dans ce délai. C’est fait et c’est tout à l’honneur de la France ! »
« Pour autant, beaucoup reste à faire pour traduire dans la réalité quotidienne de tous les pays du monde et dans les délais critiques impartis cette maîtrise du climat. Après le temps de la décision et des résolutions qu’a été la COP21, le temps de l’action est venu avec la COP22. »
« La France, dans le cadre de la loi de transition énergétique pour une croissance verte que vous avez portée, a donné l’exemple de l’engagement de l’action vers une société dé-carbonée. Mais à l’échelle de la planète rien n’est acquis nous le savons ! A n’en pas douter, la COP 22 devra être la conférence de l’action concrète et efficace ! Et cela passera par la question centrale du financement de la transition, de la refonte des modèles de fiscalité, de la coordination des politiques publiques mais aussi et surtout de l’aide financière pour soutenir les mesures d’atténuation et d’adaptation des pays en développement. »
« C’est vrai, la communauté internationale, l’Europe et la France ont été au rendez-vous de l’histoire climatique », a répondu Ségolène Royal, soulignant le record accompli par la ratification en 9 mois de l’accord de Paris par plus de 55 pays quand il avait fallu sept ans pour que s’applique le protocole de Kyoto. « Le Monde a compris l’urgence climatique » se félicite la ministre qui, à propos du rôle de la France dans la suite de cette histoire, cite quatre actions à accomplir:
- « Accélérer les ratifications pour que lors de la conférence 22 cet accord soit le plus universel possible. »
- « Faire en sorte que chaque pays applique les engagements nationaux qu’il a pris: la France l’a fait avec sa loi sur la transition énergétique. »
- A propos des financements (l’accord prévoit cent milliards de dollars en 2020 et puis chaque année après 2020), « favoriser la mobilisation des financements privés qui investissent dans la croissance verte et qui ont compris qu’investir dans le climat c’était aussi investir pour l’innovation, pour la création d’emplois. »
- Agir de manière offensive dans le cadre des « coalitions de l’action ». « La France doit continuer d’aller à l’offensive », ajoute la ministre qui cite en exemple « les énergies renouvelables en Afrique, la coalition solaire copilotée par la France et l’Inde, l’initiative Cruise de prévention des aléas sur les petites îles ».