Le sénateur Franck Montaugé apporte son soutien aux maires des communes touchées par la fermeture projetée par l’Etat de nombreuses trésoreries du Gers.
Il a saisi le gouvernement par courriers adressés au ministre de la Cohésion des territoires pour demander qu’avec l’ensemble des élus du département, un temps de concertation sur les projets de réorganisation soit envisagé dans le cadre de l’élaboration en cours du schéma départemental d’amélioration des services aux publics.
Chine: le jumelage d’Auch avec Huangdao doit servir le Gers et l’Occitanie
Li Fengli, maire du district de Huangdao (une partie de la ville de Qingdao, sur les rives de la mer Jaune) et Franck Montaugé, sénateur maire d’Auch ont signé le 4 août dernier un protocole de jumelage entre leurs deux communes. Dans ce document officiel, les deux signataires s’engagent, dans le respect des souverainetés nationales française et chinoise, « à développer des relations amicales entre les citoyens de la ville d’Auch, du Gers et du district de Huangdao, Nouvelle Zone de la Côte ouest de Qingdao, ainsi qu’à promouvoir la coopération dans les domaines de l’économie, du tourisme et de la culture ».
« Auch est le chef-lieu du département du Gers et la capitale historique de la Gascogne. Ce jumelage est donc aussi pour nous celui du Gers et des Gersois avec votre district de Huangdao », a déclaré Franck Montaugé. « Le tourisme sera privilégié pour structurer, organiser nos relations. Il trouvera ses objets d’intérêt et de valorisation dans le triptyque culture-patrimoine-gastronomie
« Je crois que, fondées sur cette base amicale de jumelage, nos deux villes se soutiendront et coopéreront mieux dans le futur », a déclaré pour sa part le maire de Huangdao, Li Fengli.
Une délégation de six vignerons de la coopérative Plaimont Producteurs emmenée par son président Joël Boueilh a assisté à la cérémonie de signature de la convention de jumelage. Partenaire de la ville d’Auch pour la plantation de 400 pieds de vigne dans l’escalier monumental, Plaimont Producteurs a noué depuis plusieurs années déjà de solides relations commerciales avec la Chine en créant il y a douze ans à Qingdao, avec la société Langyatai, une joint venture intitulée Sino France Qingdao Gascogne Wine Company qui commercialise en Chine les vins du groupe PLAIMONT sous la signature « Vignoble de Gascogne ».
C’est à l’occasion des cérémonies du dixième anniversaire de cette joint venture, en 2015 (lire ici), et lors des contacts réguliers qui ont suivi que l’idée d’un jumelage entre la ville d’Auch et le district de Huangdao a pris forme dans les esprits. Cette partie de la ville portuaire de Qingdao a une superficie équivalent à un tiers du département du Gers le long de 282 km de côtes, et abrite une population de 1,8 million d’habitants. Depuis le 3 juin 2014, le district de Huangdao bénéficie du statut délivré par le Gouvernement central chinois de « Nouvelle zone de la Côte ouest de Qingdao ». Selon le même principe que celui des « zones économiques spéciales » (ZES), véritables laboratoires de la libéralisation de l’économie chinoise (la première a vu le jour sous l’impulsion de Deng Xiaoping à Shenzhen, tout près de Hong Kong, en 1979), les « Nouvelles Zones » bénéficient d’un statut juridique particulier (afin de favoriser notamment l’implantation d’entreprises étrangères) et font l’objet de programmes de développement planifiés très ambitieux. A l’intérieur du périmètre de la « Nouvelle zone », plusieurs « zones fonctionnelles » ont été définies pour expérimenter et développer de l’activité dans des domaines tels que l’agriculture, l’environnement, le cinéma, le tourisme, l’industrie navale, etc.
Dans son discours, Franck Montaugé a évoqué les nombreux domaines dans lesquels ce premier acte du jumelage pourrait trouver des prolongements utiles aux deux partenaires: l’éducation, la culture, le tourisme, l’industrie, l’agriculture et l’agroalimentaire, etc. « A ce stade de notre démarche, rien n’est figé bien entendu et sur la base d’un dialogue bilatéral nous construirons le programme d’activités et d’échanges qui donnera tout son sens à ce rapprochement », dit-il.
La prochaine étape institutionnelle sera l’accueil à Auch d’une délégation de Huangdao pour la signature locale de l’accord de jumelage. D’ici là, Franck Montaugé rencontrera toutes les parties prenantes potentiellement intéressées pour construire la structure de projet nécessaire à une action commune efficace dans la durée. Collectivités, chambres consulaires pourront contribuer, si elles le souhaitent, à la définition et à la gestion de la gouvernance appropriée à ce projet. « Ce jumelage d’Auch avec Huangdao doit également servir le département du Gers et la région Occitanie, ajoute Franck Montaugé. Pour cela, dit-il, les actions que nous mettrons en place devront tenir compte de ce que d’autres collectivités que la nôtre ont déjà entrepris en direction de ce très grand pays qu’est la Chine.»
Fédération du bâtiment: « Il faut aussi préserver les capacités d’investissement des collectivités »
Invité à s’exprimer lors de l’assemblée générale de la fédération du BTP du Gers, le sénateur-maire d’Auch Franck Montaugé n’a pas caché son inquiétude après l’annonce par le gouvernement de nouvelles diminutions à venir des dotations de l’Etat. « Depuis 2013, la ville d’Auch a perdu près de 4,5 millions d’euros de dotations et l’agglomération en a perdu près de 2,5 millions. En cumulé, cela fait plus de 6,5 millions d’euros soit l’équivalent d’une année d’investissements d’une ville comme Auch. Quand le gouvernement nous annonce 13 milliards de dotations en moins pour les collectivités, je me dis que la saignée va continuer et que vous continuerez à en payer les conséquences, pour vos chiffres d’affaires et vos emplois », a expliqué le sénateur-maire d’Auch aux chefs d’entreprises réunis à Saint-Jean le Comtal. « Je peux vous dire qu’en tant que maire et président d’agglomération, lorsqu’on a devant soi un programme de renouvellement urbain comme celui du Grand Garros à Auch, ces sommes vont nous manquer. Nous allons devoir faire des choix de restructuration dans ce quartier à partir d’options qui sont en train d’être étudiées. Nous n’irons pas forcément au mieux, mais à ce qu’on peut faire en fonction des moyens dont on dispose », dit-il, rappelant qu’il s’est toujours opposé, y compris pendant le mandat présidentiel précédent, à la baisse des dotations aux collectivités.
Et Franck Montaugé de faire le détail de ce que peut peser dans un département comme le Gers la commande publique sur le chiffre d’affaires des entreprises locales: « Depuis 2008, la ville d’Auch a investi près de 100 millions d’euros avec un ratio d’équipement par habitant qui est supérieur de plus de 20% à la moyenne de la strate de villes comparables, dit-il. L’agglomération a quant à elle investi près de 25 millions d’euros sur cette période. 88% de notre commande publique d’investissement est réalisée auprès d’entreprises de la région: pour la ville, c’est 83% dans le Gers et près de 50% dans le Gers également pour l’agglomération. »
Concernant plus directement l’habitat, la ville d’Auch en est actuellement à sa sixième opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah). « Depuis 2014 nous avons traité à Auch 168 dossiers pour 184 logements et cela représente un coût de travaux hors taxes de 6,5 millions d’euros, ce qui est considérable », explique Franck Montaugé, inquiet de ce que la baisse annoncée des dotations ne finisse par remettre en cause les politiques des collectivités en matière d’investissements et de logement.
Une loi de programmation et de développement pour les territoires ruraux
Elargissant son propos, Franck Montaugé est revenu sur la situation spécifique des territoires ruraux et hyper-ruraux et de leur place dans la création de valeur nationale. Citant Jean Pisani-Ferry, l’ancien président de France Stratégie aujourd’hui conseiller économique du Président de la République, il rappelle que « les 14 plus grandes villes de France totalisent 40% de la population et 60% de la croissance. Il ne faut pas résister à la métropolisation, au contraire il faut miser sur elle, mais en évitant que les métropoles agglomèrent la prospérité et laissent à l’Etat la charge des territoires en déshérence. Voilà la problématique qui est la nôtre dans un département comme le Gers », dit-il en invitant les chefs d’entreprises et tous les acteurs économiques à s’intéresser de près au schéma régional de développement économique et au futur schéma régional d’aménagement et de développement du territoire, deux documents cadres dans lesquels il est notamment question d’infrastructures de transport, de transition énergétique, ou d’intermodalité. « Ce sont des démarches importantes qui concernent directement la capacité de notre territoire à se développer dans les années à venir », explique Franck Montaugé qui a fait des propositions concrètes pour le département (lire ici).
« Je pense, dit-il, qu’il faut consolider toutes les filières existantes gersoises parce que tout est lié: votre activité dépend directement de la vitalité économique de notre territoire. L’agriculture est en grande souffrance (c’est un sujet sur lequel je travaille, par exemple pour la PAC – lire ici), la question de l’agroalimentaire aussi est posée car beaucoup de productions agricoles départementales sont transformées ailleurs que dans le Gers. Je pense aussi qu’en matière d’aéronautique, on a une très belle carte à jouer et ce qui existe déjà dans ce secteur le démontre. Il faut aussi créer les conditions de l’émergence et de l’implantation de nouvelles filières liées aux enjeux de développement économique régional et national. L’objectif collectif pour nous c’est d’augmenter la valeur ajoutée produite sur le territoire à la faveur des évolutions de son économie », poursuit le sénateur du Gers.
Concernant la transition énergétique un sujet « tout à fait essentiel pour la vitalité de vos entreprises », dit-il, Franck Montaugé sera attentif, dès la loi de finance 2018, à la question du financement de ce qu’on appelle le fond de financement de la transition énergétique (FFTE). « Nous avons aussi des choses à faire en matière de tourisme, de culture et de patrimoine, d’enseignement supérieur , de numérique, etc. Dans le cadre préalable d’une réflexion à la fois prospective et stratégique, j’en appelle à une démarche collective et structurée à l’égard des différentes filières gersoises qui doivent être soutenues et développées. En ce sens, je salue le rapprochement des trois chambres consulaires et le cadre de concertation et de pilotage que constitue l’agence Gers développement placée sous la gouverne de la CCI et de son président Rémi Branet », ajoute Franck Montaugé.
Enfin, le sénateur du Gers pour qui le besoin d’économies de fonctionnement ne doit pas se traduire par un recul des politiques publiques qui serait hautement préjudiciable à l’attractivité des territoires, continue de défendre l’idée que la Nation a besoin « d’une grande loi de programmation et de développement des territoires ruraux et hyper-ruraux » (lire ici).
Du concret avec la PTRE
Parmi les actions très concrètes lancées en faveur des entreprises locales du bâtiment, l’agglomération Grand Auch Coeur de Gascogne a lancé, le 24 février dernier, une plateforme territoriale de rénovation énergétique (PTRE). Il s’agit d’un dispositif prévu par la loi de transition énergétique. Grand Auch Coeur de Gascogne s’est fixé comme objectif la rénovation de 100 logements par an en plus des opérations programmées d’amélioration de l’habitat. Un site internet a été créé auquel se connectent tous les particuliers et les entreprises intéressés par le sujet (voir ici). Pour les particuliers intéressés, la Maison du Logement, partenaire de l’opération, procède gratuitement à un diagnostic thermique, puis propose des scénarios de travaux et y associe des plans de financement. Cet outil permet de proposer aux entreprises spécialisées dans ce domaine des contacts à valeur ajoutée dont les dossiers ont été pré-digérés. « C’est un exemple significatif de notre volonté de vouloir contribuer avec vous et pour vous à la relance de l’activité du bâtiment et des travaux publics dans le Gers », conclut Franck Montaugé.
Pour une PAC durable et respectueuse des agriculteurs
Réunies la semaine dernière, les deux commissions des affaires économiques et européennes ont adopté un nouveau rapport de suivi de la Politique agricole commune. Ce rapport s’inscrit dans la perspective de la future PAC qui devrait couvrir la période 2021-2027. Co-auteur de ce rapport, le sénateur Franck Montaugé a présenté les orientations et exigences souhaitables pour réformer la PAC. « Après avoir entendu les professionnels, les pouvoirs publics, les experts, notre rapport dresse le panorama du champ de bataille avant que s’engage la réforme à venir de la PAC », dit-il, avant de dresser la liste des stratégies et exigences qui répondent à cinq enjeux majeurs.
Première exigence : « Si une réforme ne se mesure pas uniquement à l’argent qu’on y consacre, il n’y aura pas de PAC acceptable sans budget de la PAC à la hauteur des enjeux et des ambitions que la France doit avoir dans ce domaine. Pour un PIB de 35 milliards d’euros, les agriculteurs français touchent environ 9 milliards d’euros par an de la PAC (auxquels s’ajoutent un peu plus de 3 M€ d’aide nationale). Un tiers des exploitations auraient un revenu nul ou négatif sans les aides de la PAC. Pour la France, mais aussi pour l’union, réduire le budget de la PAC n’est pas acceptable. L’argument selon lequel il n’est pas normal que la France touche autant n’est pas acceptable non plus : nous sommes un grand pays agricole avec presque 30 millions d’hectares dont 18 de terres arables. Nous n’avons pas à nous en excuser et il est parfaitement compréhensible que les aides de la PAC, qui sont basées sur les surfaces cultivées, représentent autant pour la France. Conserver une enveloppe d’aides PAC substantielle doit donc être un objectif prioritaire. »
Deuxième exigence : « il nous faut adapter la PAC aux nouveaux enjeux pour le monde agricole. Le rapport en identifie cinq:
- 1er enjeu : avancer sur le chantier de la gestion des risques. « J’avais avec plusieurs collègues fait voter une proposition de loi en ce sens l’année dernière. Le cadre national doit évoluer, avec une déduction pour aléas (DPA) plus souple, ou encore en lançant l’instrument de stabilisation des revenus (ISR) dans le pays. Mais il faut aussi faire évoluer le cadre européen : utiliser plus d’argent pour la gestion des risques, peut-être au détriment des aides directes, ou encore abaisser les seuils de sinistre et les franchises pour rendre l’assurance attractive. Plutôt que de se focaliser sur un seul instrument, nous pourrions proposer de mettre à disposition un ensemble d’outils de gestion des risques, que les agriculteurs utiliseraient en fonction de la nature des risques et du niveau de maîtrise possible de l’aléa. Suivant les aléas rencontrés, les outils privés seraient complétés le cas échéant par des interventions publiques. La question de l’obligation de souscription reste ouverte mais la réponse conditionne l’efficience des dispositifs envisageables, assurantiels notamment. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres on ne peut être efficace que collectivement, si tout le monde joue le jeu. Enfin, la gestion des risques passe aussi par la diversification de l’activité agricole, par la stratégie de gestion de l’exploitation : diversification des productions mais aussi développement d’activités annexes comme la méthanisation ou le photovoltaïque, qui peuvent apporter d’autres ressources, plus stables dans le temps que des marchés souvent volatils. Pour l’ensemble des acteurs, une montée en compétence devra accompagner la mise en place des dispositifs et outils de gestion des risques. »
- 2e enjeu : permettre d’organiser les marchés et d’intervenir au bon moment en cas de crise. « Il s’agit d’abord de conserver les outils qui restent : intervention publique et aide au stockage privé. Mais il faut pouvoir intervenir plus vite en cas de crise avec des procédures permettant de reconnaître rapidement la situation de crise après l’alerte des professionnels et des États membres. Parallèlement, la réforme doit conduire à renforcer la place des agriculteurs dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire : il faut mettre en œuvre les recommandations de la Task force (lire ici un résumé des recommandations), en imposant la transparence sur les prix y compris aux industriels et à la distribution, en sanctionnant les pratiques commerciales abusives, en permettant aux producteurs de se regrouper sur des bases larges leur permettant de mieux négocier. Les exceptions pour le secteur du lait doivent être généralisées à tous les secteurs. »
- 3e enjeu : la PAC ne doit pas tourner le dos à l’objectif de compétitivité. « Il faut encourager nos agriculteurs à être performants. Mais la performance ne veut pas dire uniformité : il existe plusieurs agricultures et la PAC doit pouvoir soutenir toutes ces agricultures. Le rapport propose aussi que la PAC soutienne les investissements nécessaires pour améliorer la compétitivité, comme les investissements dans le numérique, ou encore dans la formation des agriculteurs. »
- 4e enjeu : la future réforme de la PAC devra prendre en compte l’enjeu territorial. « Il faudra conserver le soutien renforcé aux zones défavorisées : les zones de montagne, mais aussi les zones défavorisées simples. À cet égard, le redécoupage des zones bénéficiaires de l’ICHN ne doit pas conduire à pénaliser des territoires où l’élevage reste souvent la seule activité possible. L’enjeu territorial permet aussi de soutenir les démarches de qualité : appellations d’origine et indications géographiques. C’est aussi l’enjeu territorial qui justifie des aides spécifiques couplées à l’élevage. Enfin, le lien au territoire, c’est aussi le lien avec l’emploi et il ne faudra pas s’interdire d’engager une réflexion sur la modulation des aides de la PAC en fonction de l’emploi créé ou subsistant, comme le propose l’eurodéputé Éric Andrieu dans un rapport récent pour le Parlement européen. »
- 5e enjeu : l’enjeu environnemental. « Il ne faudra pas être en position défensive sur ce sujet dans la discussion de la future réforme. Les exigences environnementales à l’égard de l’agriculture n’ont certes pas cessé de se renforcer. Les agriculteurs s’en plaignent parfois : il convient donc de simplifier, mais pas de reculer, ce qui fragiliserait la légitimité de la PAC aux yeux de l’opinion. »
« Notre rapport propose plutôt de changer d’approche en insistant plus sur les résultats que sur les moyens, conclut le sénateur Franck Montaugé. L’agriculture européenne rend des services à la société et à l’environnement et les agriculteurs méritent une rémunération au titre des biens publics qu’ils produisent, les externalités positives, comme le stockage du CO2 dans les sols par exemple. Nous encourageons donc un renouvellement de l’approche européenne avec de véritables paiements pour services environnementaux (PSE) rendus par les agriculteurs, dans le cadre du premier ou du second pilier. »
Pour une culture de l’évaluation des politiques publiques et du bien-être
À son initiative le sénateur du Gers Franck Montaugé a lancé début 2016 un groupe de travail sur l’usage des indicateurs de développement dans la conception, l’évaluation et le pilotage des politiques publiques – sujet abordé par le Président de la République dans son discours au Parlement réuni en congrès. « Depuis plusieurs décennies, notre système de mesure des performances économiques fondé sur le produit intérieur brut (PIB) est régulièrement mis en cause, explique Franck Montaugé. Sa capacité à rendre compte de la qualité de la croissance et du bien-être des populations est en effet contestée de longue date et en conséquence de nouveaux indicateurs de richesse et de développement ont été élaborés dans les années 90 au niveau national comme au niveau mondial (ONU, OCDE, UE…). »
« Depuis une quinzaine d’années, dit-il, sur fond de montée des inégalités, les critiques à l’égard de la centralité du PIB se sont renforcées. La grave crise financière de 2007-2008 dont les effets sur l’économie réelle se font encore sentir aujourd’hui a, elle aussi, montré de manière cinglante les limites de nos systèmes de mesure et de veille. En France, le rapport de la commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social co-présidée par les économistes Joseph Stiglitz, Jean-Paul Fitoussi et Amartya Sen et publié en 2009, constitue une étape importante dans la reconnaissance des limites du PIB comme mesure des progrès de la société. Ralentissement de la croissance et dégradation de sa qualité, caractère socialement moins inclusif de celle-ci, beaucoup d’éléments plaident en faveur de l’élaboration de nouveaux instruments de mesure plus signifiants et capables d’éprouver, in fine, la soutenabilité à long terme de notre mode de production et de développement. »
« Mais si la production de nouveaux indicateurs (par des ONG, des organismes statistiques, etc. sur le plan international, national ou local) est considérable dans tous les domaines (économiques, sociaux, environnementaux, culturels, etc.), force est de reconnaître que leur utilisation à des fins d’action publique reste néanmoins limitée, presque comme si ce foisonnement ne pouvait faire sens politique. Ce constat, discutable bien entendu, semble valoir dans le champ des institutions, tant pour l’exécutif que pour le législatif. Aujourd’hui de nombreuses réflexions questionnent aussi la notion et le sens du concept de bien commun – au cœur du projet Républicain – ainsi que sa représentation et son utilisation possible à des fins politiques constructives. »
« La loi Eva Sas sur les nouveaux indicateurs de richesse adoptée en 2015 par le Parlement (lire ici) constitue une nouvelle étape tout aussi importante avec la publication dans le cadre de la loi de finances de nouveaux indicateurs de richesse, questionnant la qualité de la croissance (son degré d’inclusion sociale ; sa qualité environnementale; sa soutenabilité sur le long terme…) et devant permettre une évaluation différente des politiques publiques.
Mais aujourd’hui, comment aller plus loin dans une perspective d’efficacité politique (institutionnelle) accrue et d’amélioration du débat public (démocratie de participation) ? Un usage approprié d’indicateurs pertinents, significatifs des politiques publiques menées, ne serait-il pas de nature à faire progresser le pilotage de nos politiques publiques et le rapport aux citoyens à qui elles sont destinées ? Et à quelles conditions pour l’ensemble des acteurs concernés ?
C’est à ces questions que le groupe de travail a répondu en procédant à de nombreuses auditions et en formulant deux propositions de loi (dont une organique) :
- Proposition de loi visant à instaurer un Conseil parlementaire d’évaluation des politiques publique et du bien – être (3 articles)
- Proposition de loi organique visant à améliorer la qualité des études d’impact des projets de loi (2 articles)
Ces deux propositions de loi viennent d’être déposées sur le bureau du Sénat. Les démarches de prise en compte dans l’agenda de la haute assemblée et auprès du gouvernement vont être engagées.
Téléchargez les compte-rendus d’auditions
- Audition de M. Albert Ogien, sociologue, directeur de recherche au CNRS
- Audition de M. Alexandre Jost (Think tank La Fabrique Spinoza)
- Audition de M. Bertrand de Kermel et Anne-Marie Boyer (comité Pauvreté et politique)
- Audition de M. Cédric Audenis, conseiller au cabinet du Premier ministre
- Audition de Mmes Dominique Meda et Florence Jany-Catrice, philosophe et économiste
- Point de vue de M. Eloi Laurent (OFCE)
- Audition de M. Jean-Paul Fitoussi (économiste)
- Audition de MM. Vincent Aussilloux et David Marguerit (France Stratégie)
- Audition de M. Damien Demailly, Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI)
- Audition de Mmes Martine Durand et Romina Boarini (OCDE)
- Audition de M. Philippe Frémeaux, délégué général de l’Institut pour le développement de l’information économique et sociale (IDIES)
- Audition de Véronique Fouque, chef du bureau de la performance de la dépense publique et de la fonction financière au Ministère des Finances et des Comptes publics et Marine Camiade, sous-directrice à la direction du Budget.
- Audition de M. Xavier Timbeau (OFCE)
Salon du Bourget: le dynamisme de la filière aéronautique gersoise
La filière aéronautique gersoise a fait bonne figure au dernier salon du Bourget. Dix entreprises du Gers (1) étaient en effet présentes sur le plus grand salon professionnel du Monde dédié à l’aéronautique et à l’espace. Accompagné de Rémi Branet, président de la chambre de commerce et d’industrie du Gers et de Grégory Merelo, directeur de l’aéroport d’Auch-Gers, le sénateur Franck Montaugé, membre de la commission des affaires économiques du Sénat, a visité tous les stands occupés par des Gersois.
« Avec 15 entreprises et 1500 salariés, l’aéronautique est désormais un secteur économique important pour le Gers. Cette industrie qui connaît une croissance exponentielle peut trouver dans des départements comme le nôtre des opportunités d’installation et de développement », explique Franck Montaugé au terme de sa visite. Certaines entreprises de la couronne toulousaine l’ont déjà bien compris, comme Aérem ou Excent qui viennent s’agrandir sur la frange est du département. L’exemple d’entreprises comme Erme à Montégut-sur-Arros, Alisaéro à Saint-Germé, Schaerer à Aignan ou Cousso à Nogaro, qui ont fait la démonstration que l’on pouvait réussir au cœur d’une zone rurale ou hyper-rurale, est un signe positif adressé à tous ceux qui cherchent de nouveaux sites d’implantation.
« Proche de la métropole toulousaine, le département du Gers a de nombreux atouts », ajoute Franck Montaugé. Quant aux inconvénients tels que l’accessibilité ou la difficulté de recruter dans certains métiers, ils peuvent et doivent être surmontés. « En relation avec l’Etat, je travaille en permanence à la poursuite de la mise à 2 fois 2 voies de la RN 124. Je suis également mobilisé sur le dossier complexe du contournement d’Auch qui conditionne le désenclavement du sud du département et sa capacité d’accueil d’entreprises», poursuit Franck Montaugé. Quant aux difficultés des entreprises à recruter dans certains métiers tels que la chaudronnerie ou l’ajustage, le sénateur-maire d’Auch souhaite que les parties prenantes (entreprises, Education nationale, conseil régional, CFA, etc.) instaurent une conférence permettant de répondre à ces besoins d’emplois qualifiés non satisfaits à ce jour.
Alors que pour faire face aux besoins grandissants du marché mondial de l’aéronautique et satisfaire aux exigences du ramp up d’Airbus, le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) vient de lancer son deuxième plan « Performance industrielle dans l’aéronautique » (lire ici), le Gers doit se mobiliser pour faciliter, à son échelle, le développement de ce secteur de l’économie créateur d’emplois et de richesse. « L’organisation par la chambre de commerce et d’industrie du Gers, le 13 octobre prochain, d’une rencontre sur l’aéroport d’Auch-Gers des entreprises gersoises de l’aéronautique et de leurs donneurs d’ordres, est une très bonne initiative pour créer une dynamique profitable à tous », conclut Franck Montaugé.
1- Cousso-Hephaistos (Nogaro), Société industrielle d’aviation Latécoère (Gimont), Alisaéro (Saint-Germé), Air Support (Pujaudran), Lauak (L’Isle-Jourdain), Equip’Aéro industrie (L’Isle-Jourdain), A2C Air Cost Control (L’Isle-Jourdain), Aerem (Pujaudran), Excent (Pujaudran), Erme (Montégut-sur-Arros).
L’exemple de Latécoère
L’entreprise Latécoère dont une partie de l’activité « aérostructures » est basée à Gimont est de nouveau sur la voie du succès. Sur le salon du Bourget, Latécoère faisait la démonstration du nouveau modèle de porte d’avion à ouverture électrique qu’elle a mis au point. Cette porte pour laquelle plusieurs brevets ont été déposés, a toutes les chances de séduire les compagnies aériennes car elle répond à un besoin et une demande des personnels navigants. En effet, le poids des portes qui équipent actuellement tous les avions de ligne est une difficulté pour les hôtesses et les stewards chargés de leur ouvertures et fermetures. Cette nouvelle porte s’ouvre électriquement sans effort physique et est équipée de nombreuses fonctionnalités comme un système d’alimentation électrique autonome ainsi que d’une caméra vidéo permettant au personnel de bord de voir à l’extérieur de l’appareil. Avec ce produit qui était dévoilé aux constructeurs sur le salon du Bourget, l’entreprise compte bien consolider son carnet de commandes. Latécoère, qui souhaite faire de son site de Gimont un showroom destiné à montrer à ses clients l’étendue de ses savoir-faire pourrait également, si le succès commercial de la nouvelle porte est au rendez-vous, agrandir dans un proche avenir son site gersois et créer des emplois supplémentaires. Le groupe Latécoère a développé son activité autour de deux métiers: la fabrication d’aérostructures (tronçons de fuselages et portes pour avions Airbus, Boeing, Dassault, Bombardier et Embraer) et de systèmes d’interconnexion. Leader mondial dans la fabrication de harnais électriques (une technique de câblage destiné à l’interconnectivité des avions), le groupe est aussi à la conquête de nouveaux marchés sur ce secteur. [Sur la photo, de gauche à droite: Grégory Merelo, directeur de l’aéroport Auch-Gers, Pascal Magueur, vice-président d’Aerostructure Manufacturing, Rémi Branet, président de la CCI du Gers, Franck Montaugé, sénateur du Gers, maire d’Auch, Emmanuel Rémy, directeur de la division Aérostructure de Latécoère]