Dans une question écrite au Gouvernement, le sénateur Franck Montaugé a appelé l’attention de Mme la ministre de l’Agriculture, de l’agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire sur les conséquences dramatiques, à la fois humaines et économiques, de la crise sanitaire qui touche actuellement les éleveurs bovins dont le cheptel ou une partie du cheptel est atteint de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNCB).
En effet, suite à la découverte d’un cas dans le département limitrophe des Hautes-Pyrénées, le préfet du Gers a pris, le 10 décembre 2025, un arrêté établissant une zone réglementée, une mesure qui accentue l’inquiétude des professionnels et révèle la progression de la maladie, que seule une vaccination massive permettrait d’endiguer.
Alors que le ministère ne cesse de répéter que le dépeuplement total constitue la seule méthode efficace pour éviter que la maladie ne se diffuse sur l’ensemble du territoire, la survenance d’un cas à une centaine de kilomètres de toute zone réglementée interroge la stratégie actuelle, y compris concernant l’abattage d’animaux vaccinés conformément au protocole en vigueur.
Aussi, si l’on peut saluer la réactivité des acteurs de terrains et reconnaître la prise de conscience rapide du gouvernement dans la gestion de cette crise depuis juin dernier, il convient de réaliser qu’un changement de protocole doit rapidement être envisagé, avec deux grandes évolutions.
- Premièrement, la fin de l’abattage total au profit d’un dépeuplement partiel, davantage ciblé. La profession s’accorde à souligner que la gestion humaine de la crise est aujourd’hui déplorable et le climat anxiogène dans lequel sont plongés les éleveurs ne peut plus durer. L’abattage ciblé aurait le mérite, tout en limitant la propagation du virus, d’atténuer l’impact social et économique, et de faciliter l’acceptabilité.
- Deuxièmement, l’ouverture de la vaccination à l’ensemble du territoire, y compris en zone indemne. Il s’agit de la voie de sortie prioritaire. La reprise des exportations de bovins vaccinés vers l’Italie est d’ailleurs le signe qu’une vaccination ne constituera pas un frein au commerce international.
A l’heure où le Parlement examine le budget de l’État – les crédits de la mission « agriculture » seront examinés ce soir au Sénat – on ne peut que déplorer l’abandon par les gouvernements successifs d’une véritable ambition pour l’agriculture et l’élevage en particulier.
Si les crises sanitaires se multiplient – fièvre catarrhale ovine (FCO), maladie hémorragique épizootique (MHE), influenza aviaire, dermatose nodulaire contagieuse – les crédits alloués à la planification écologique et à la recherche sanitaire n’ont cessé d’être diminués.
Il est plus que jamais nécessaire d’adapter l’agriculture aux conséquences du changement climato-environnemental, la problématique sanitaire en étant une des résultantes.



